Les deux nouveaux câbles sous-marins de fibre optique devant améliorer les connexions internet en Algérie seront mis à l’essai durant le dernier trimestre de l’année en cours. L’annonce a été faite, ce lundi 18 juin, par Houda Imane Faraoun, ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale.
Le premier câble va relier Alger et Oran à l’Espagne (Valence) et le deuxième reliera Annaba à un câble international en Méditerranée facilitant l’accès à l’Asie. « Cela permettra d’avoir assez de débit pour tous les Algériens en plus de la sécurité.
En plus de la capacité de connectivité qu’on va acheter à l’étranger, il y a le réseau inter wilayas de haut débit qu’il faut renforcer. Entre chacune des wilayas, il faudrait plusieurs câbles d’interconnexion (…) Tout cela a été refait. Il reste quelques wilayas, notamment dans le grand Sud, parce que c’est extrêmement vaste », a précisé la ministre.
Un tiers des clients d’Algérie Télécom sont à Alger
Houda Faraoun a rappelé qu’Algérie Télécom a trois millions de clients en résidentiel actuellement. « Si tous ces clients optaient à un débit de 20 Mega, le débit actuel ne suffirait pas. Rétablir un bon débit d’Internet ne peut pas se faire en une seule opération. Nous avons un territoire très large avec un réseau qui a cumulé beaucoup de problèmes. Un réseau qui n’a pas subi de modernisation et d’assainissement », a-t-elle justifié. L’Algérie possède actuellement 120.000 de km de réseau de fibre optique.
Selon elle, un tiers des clients d’Algérie Télécom se trouve à Alger où le réseau est sous-dimensionné. « Le réseau métropolitain d’Alger est le plus archaïque. Il a été conçu pour transporter la voix et lorsqu’on a ajouté l’internet, le réseau n’a pas été mis à niveau. Progressivement, nous sommes en train de mettre à niveau le réseau compte tenu de la complexité du tissu urbain », a-t-elle souligné.
Malgré ces lacunes, il existe en Algérie, selon la ministre, un réseau qui permet l’amorce de l’économie numérique. « Ce qui manque par contre, c’est l’état d’esprit du secteur économique qui doit investir dans le contenu. Investir dans le numérique ne veut pas dire acheter de la fibre (optique) et de la déployer. Investir dans le numérique, c’est investir dans la valeur ajoutée, dans les moyens d’optimisation, dans le contenu, dans l’hébergement et dans les data centers », a-t-elle expliqué.
Test « grandeur nature » des TPE d’Enie à la fin juin
Houda Faraoun a annoncé que les textes d’application de la loi sur le commerce électronique, adoptée par le Parlement en février 2018, seront déposés au niveau du gouvernement la semaine prochaine. À la fin du mois en cours, des TPE (Terminaux de payement électroniques), fabriqués par l’Enie Sidi Bel Abbes, seront testés dans l’algérois.
Identifier « le modèle économique » avant de créer la Banque postale
« On a de l’argent, on peut envisager de passer à la Banque postale. Il faudrait déposer un dossier auprès de la Banque d’Algérie pour avoir la licence d’être une banque. Si on ne met pas tous les facteurs pour que ça réussisse, vaut mieux ne pas créer cette banque postale. Avant de déposer le dossier, il faut identifier exactement le modèle économique : quels services ? Quel coût ? Quel système d’information ? Quelle formation ? Quel leadership ? Le métier postal diffère du métier bancaire », a-t-elle préconisé précisant que la Poste commencera à assurer des services bancaires d’une manière progressive. « On demandera l’autorisation de la Banque d’Algérie pour développer, par exemple, une forme d’épargne pour les ménages, une forme de facilité de caisse. Ces services bancaires permettront de générer des bénéfices et de s’approprier le métier en attendant la création de la Banque postale. Cette transition se fera en 2019 », a-t-elle annoncé.
Pour la ministre, avoir des agences bancaires de proximité permet de multiplier l’inclusion bancaire dans le pays. Les PME et les salariés pourraient, selon elle, être intéressés par la future Banque postale.
Mobilis candidat pour une licence mobile au Mali
Houda Faraoun s’est montrée très optimiste quant à la possibilité pour Mobilis de s’implanter au Mali qui a mis en vente sa quatrième licence mobile. « Tous les facteurs de réussite sont de notre côté au Mali. Notre dossier est bien ficelé. Nous avons fait une offre très intéressante », a indiqué la ministre, ajoutant que ce marché devrait permettre à Mobilis de devenir une entreprise très performante.
Il en est de même pour la présence de Mobilis en Espagne, ajoute la première responsable du secteur. « Le projet de Mobilis en Espagne est en phase finale. Le câble déployé a atterri sur les côtés espagnoles. Les derniers aménagements devraient intervenir au début du mois d’octobre prochain pour une connexion au réseau urbain de Valence », a-t-elle conclu.