En Algérie, l’été est une période propice aux intoxications alimentaires. La multiplication des cas constitue une source d’inquiétude pour les associations de protection du consommateur.
Mohamed Aissaoui, président de l’organisation algérienne de défense du consommateur (Himayatec) alerte contre ce fléau, devenu un « problème de santé publique”.
« La santé et la sécurité du consommateur algérien sont en danger et ce par rapport à plusieurs problèmes. Le premier c’est le non-respect de la chaîne de froid », a d’abord pointé Mohamed Aissaoui dans un entretien à TSA.
« Un produit passe par plusieurs étapes avant d’arriver au consommateur algérien. Le non-respect de la chaîne de froid fait que le produit arrive périmé au consommateur. Il constitue un danger pour sa sécurité et sa santé », a mis en garde M. Aissaoui.
Pour éviter d’en arriver à ce stade, il recommande donc de respecter la chaîne de froid et d’observer strictement les conditions de conservation, surtout en termes de moyens de transport frigorifiques. « Aussi, tous les intervenants, qu’ils soient grossistes ou commerçants, doivent observer scrupuleusement les conditions de conservation surtout quand il s’agit de produits sensibles », exhorte-t-il.
« Les fast-foods doivent faire l’objet d’un contrôle régulier »
Selon Mohamed Aissaoui, son association a été destinataire de plusieurs plaintes émanant de personnes victimes d’intoxications alimentaires. Les mis en cause sont les fast-foods et les vendeurs ambulants qui ne respectent aucune consigne d’hygiène et de conservation des produits sensibles.
« Ces fast-foods doivent faire l’objet d’un contrôle régulier afin de vérifier si les consignes sont respectées et que ces commerçants ne mettent pas en danger la santé du consommateur. Il faut les cibler en priorité », a recommandé l’acteur associatif.
Hygiène et conservation : la responsabilité des commerçants
D’autre part, des commerçants peu scrupuleux interrompent délibérément la chaîne de froid par souci d’économiser de l’énergie, sans égard au danger que cela représente sur la santé du consommateur.
« Pour ne pas payer cher la facture d’énergie, le commerçant coupe carrément le courant alimentant le réfrigérateur, ce qui constitue un risque direct sur le consommateur surtout quand il s’agit de produits périssables comme la viande hachée et les produits laitiers, etc. », dénonce M. Aissaoui.
A l’occasion d’une campagne nationale sur les risques des intoxications alimentaires lancée à travers plusieurs wilayas en partenariat avec les services de commerce, l’association a constaté que la plupart des commerçants ne respectent pas les conditions d’hygiène et de conservation, a indiqué le responsable associatif.
« Le nombre est très important. Il y a lieu de mener une campagne de contrôle qui va cibler ces commerçants pour protéger le consommateur algérien », préconise-t-il.
Mohamed Aissaoui lance aussi un message de sensibilisation en direction du citoyen qui doit être « consommateur-acteur » en évitant de consommer dans des endroits à risques.
« Il doit protéger sa personne et sa famille, et dénoncer via les associations de protection des consommateurs ou les services de contrôle des dépassements ou des situations suspectes de manque d’hygiène et de conservation des produits », a exhorté Mohamed Aissaoui.