Quatorze responsables du régime de Saddam Hussein croupissent toujours en prison, quinze ans après la chute du dictateur à la suite de l’invasion conduite par les États-Unis en 2003, selon un recensement effectué par l’AFP.
Sur la liste des 55 noms établie par la coalition internationale qui avait envahi l’Irak, six ont été exécutés, six ont été tués dans des combats dont les deux fils du dictateur, huit sont morts en captivité, cinq sont en fuite, alors que 16 ont été libérés par les Américains avant leur départ en 2011.
Parmi les personnes incarcérées, figure l’ancien ministre de la Défense, le général Sultan Hachem Ahmad, condamné à mort le 24 juin 2007 mais jamais exécuté en raison du refus du Conseil présidentiel de ratifier la sentence.
Les autres sont des cadres intermédiaires du parti Baas, de l’armée ou du gouvernement. Le dernier à avoir été pris est Abdelbaqi Abdel Karim Abdallah, un haut responsable du parti Baas qui a été arrêté en juin 2015 à Kirkouk où il se cachait.
Selon l’avocat d’une partie d’entre eux, Badia Aref, ils sont tous détenus dans la prison de Nassiriya, dans le sud du pays, et leur « condition de détention est très mauvaise » et « l’état de santé de Sultan Hachem Ahmad va en se dégradant ».
Il a précisé qu’à l’exception de Jamal Moustafa Abdallah Sultan, ancien « numéro deux » pour les affaires tribales et mari de Hala, fille de Saddam, qui croupit en prison sans jugement depuis 2003, les autres ont été condamnés, la plupart d’entre eux à mort.
« J’ai déposé trente demandes de libération auprès des autorités qui ne m’ont même pas répondu. Je pense que ces prisonniers vont rester détenus jusqu’à la mort sans une intervention des organisations des droits de l’Homme, qui ne font rien jusqu’à présent », a-t-il ajouté.
Cinq lieutenants de Saddam Hussein sont en fuite, dont le plus célèbre est Ezzat al-Douri, ancien vice-président du Conseil de Commandement de la révolution et dont la mort a été annoncée par les autorités à plusieurs reprises.
Un des responsables du Baas, Saif el-Dine Machhadani, a été exécuté à Mossoul par le groupe jihadiste État islamique en 2014.