Les forces irakiennes ont ouvert samedi un troisième front pour traquer dans le désert les jihadistes du groupe État islamique (EI) qui s’y cachent, a affirmé à l’AFP un officier supérieur.
Après avoir commencé leur offensive jeudi à partir des provinces de Salaheddine (centre) et Ninive (nord), les forces irakiennes se sont lancées samedi sur les traces des jihadistes à partir de la province occidentale d’Al-Anbar, pour les prendre en tenaille.
« L’armée irakienne et le combattants tribaux ont lancé une offensive au nord de Rawa en direction de Baiji (province de Salaheddine) et du nord de Qaïm vers la province septentrionale de Ninive », soit une distance de 155 km, a affirmé à l’AFP un des généraux responsables de l’opération.
« Il s’agit de faire la jonction avec les forces venant de Ninive. L’opération a pour objectif de nettoyer le désert jusqu’à la frontière syrienne et de traquer les terroristes qui ont fui les villes libérées vers le désert », a-t-il ajouté.
Après avoir perdu ces derniers mois toutes les villes et centres urbains sous leur contrôle, les jihadistes de l’EI se retrouvent acculés dans une vaste région désertique dans l’ouest de l’Irak proche de la frontière syrienne.
Pour sa part, Abou Mahdi al-Mouhandess, le « numéro deux » et homme fort des forces paramilitaires du Hachd al-Chaabi a indiqué que « la bataille du désert est très importante car c’est de là que Daech peut attaquer nos lignes de défense, venant de Syrie, et atteindre les provinces de Salaheddine, Kirkouk, Mossoul et Al-Anbar ».
Selon lui, les opérations militaires se déroulent sur une superficie de 27.000 km2 à cheval sur trois provinces. Des experts avaient fait état auparavant d’un rectangle de 7.000 km2.
Dans une vidéo postée par Hachd, il explique que le désert « est la dernière région où se trouve encore militairement Daech (acronyme arabe de l’EI). Cela ne signifie pas que cette organisation est finie car certains de ses éléments se cachent encore parmi les civils dans certains villages »
« Nous devons les rechercher dans les régions qui ont été libérées et nous devons les arrêter avant qu’ils ne regagnent les villes », a-t-il ajouté.
« Nous devons rester en état d’alerte et la sécurité ne pourra pas être totale sans un contrôle complet de la frontière avec la Syrie », a-t-il précisé.
Jusqu’à présent, 100 villages et hameaux ont été pris, les forces irakiennes ont pu mettre la main sur des entrepôts d’armes et de munitions, sur des voitures piégées, a-t-il rapporté, précisant que le désert servait de point logistique, de soutien et de centre de communications entre la Syrie et l’Irak.
En 2014, fort de ses gains territoriaux, l’EI avait proclamé un « califat » à cheval sur la Syrie et l’Irak.
Mardi, le Premier ministre Haider al-Abadi avait indiqué qu’une fois les jihadistes chassés du désert, l’Irak pourrait proclamer « la défaite totale » de l’EI.