Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine ont jugé « erroné » le retrait américain de l’accord nucléaire avec l’Iran et souligné la nécessité de le préserver, ont indiqué vendredi des sources présidentielles turques.
Lors d’un entretien téléphonique jeudi soir, MM. Erdogan et Poutine « ont convenu que la décision américaine au sujet de l’accord nucléaire était erronée et souligné que cet accord constituait un succès diplomatique qui doit être préservé », ont indiqué les sources présidentielles turques.
A Moscou, le Kremlin a indiqué dans un communiqué que les deux dirigeants avaient « souligné que la sauvegarde du JCPOA (acronyme anglais tiré du nom officiel de l’accord, Plan d’action conjoint) est très importante pour la sécurité internationale et régionale, ainsi que le régime de non-prolifération ».
MM. Poutine et Erdogan « ont confirmé leur détermination » à continuer à coopérer à cette fin avec les autres pays signataires de l’accord.
L’accord a été conclu en juillet 2015 après des années d’âpres négociations entre l’Iran et le groupe 5+1 (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie). Aux termes de l’accord, Téhéran a accepté de geler son programme nucléaire jusqu’en 2025.
En dépit des appels de nombre de ses alliés, notamment européens, le président américain Donald Trump a annoncé mardi le retrait des Etats-Unis de cet accord.
M. Trump a également annoncé le rétablissement des sanctions contre la République islamique qui avaient été levées en contrepartie de l’engagement pris par l’Iran de ne pas se doter de l’arme nucléaire.
Acteur clé du Proche-Orient, la Turquie entretient des relations pragmatiques avec l’Iran en dépit de leur rivalité.
Les deux pays multiplient ainsi les efforts pour développer leurs échanges commerciaux et touristiques, et coopèrent sur le dossier syrien où ils soutiennent pourtant des camps opposés. Avec la Russie, ils parrainent le processus d’Astana qui a notamment permis la mise en place de quatre « zones de désescalade » visant à réduire les affrontements en Syrie.
Dans le même temps, la Turquie, membre de l’Otan, entretient des rapports compliqués avec Washington en raison notamment de différends sur la Syrie.