La France a pour priorité la stabilité du Moyen-Orient et pas un « intérêt commercial » quand elle oeuvre pour maintenir l’accord nucléaire iranien, a déclaré jeudi à Sofia le président français Emmanuel Macron.
« Le sujet est avant tout géopolitique. Nous n’allons pas devenir des alliés de l’Iran contre les Etats-Unis ! Et nous n’allons pas déclencher une guerre commerciale avec les Etats-Unis sur l’Iran ou contre-sanctionner des entreprises américaines », a lancé M. Macron à l’issue d’un sommet UE-Balkans à Sofia.
Après le retrait américain de l’accord et la menace de sanctionner les entreprises commerçant avec l’Iran, y compris européennes, le groupe Total a averti qu’il renoncerait à un gros contrat gazier en Iran sauf dérogation des Etats-Unis.
Téhéran a aussitôt annoncé que le chinois CNPC pourrait prendre sa place.
« Nous n’allons pas contraindre des entreprises à rester. Le président de la République française n’est pas le PDG de Total. Lui défend les intérêts de son entreprise, regarde ce que le marché iranien lui apporte par rapport à son marché saoudien et d’autres pays », a plaidé M. Macron.
« Les conséquences indirectes de la décision américaine vont favoriser les positions russes et chinoises dans la région et avantager leurs entreprises », a-t-il reconnu.
« Mais ma priorité est de tout faire pour ouvrir la société iranienne », a ajouté le chef de l’Etat, rappelant que les éléments les plus conservateurs de la société iraniennes s’étaient opposés à l’accord justement parce qu’il favorisait une ouverture de la société.