Le président américain Donald Trump va confirmer la suspension des sanctions économiques contre l’Iran levées dans le cadre de l’accord sur le nucléaire mais pour la « dernière » fois, a annoncé vendredi la Maison Blanche.
« La décision du président est de suspendre une fois de plus les sanctions nucléaires », « afin de rester dans l’accord » signé en 2015 avec Téhéran et d’autres grandes puissances (Chine, Russie, France, Allemagne, Royaume-Uni), a déclaré à la presse un haut responsable de l’administration américaine. Mais « le président va aussi dire clairement que c’est la dernière suspension qu’il va signer », a-t-il prévenu.
D’ici la prochaine échéance de suspension des sanctions, dans 120 jours pour les principales d’entre elles, « il entend travailler avec nos partenaires européens sur un accord de suivi » visant à durcir les conditions du texte de 2015, a ajouté ce haut responsable.
En revanche, le Trésor américain a imposé vendredi de nouvelles sanctions ciblées contre 14 personnes ou entités iraniennes pour des « violations des droits de l’Homme » ou en lien avec le programme balistique controversé de Téhéran.
Ces sanctions visent en premier lieu le chef de l’Autorité judiciaire Sadegh Amoli Larijani. Selon un autre haut responsable de l’administration Trump, sa présence sur la liste des personnes sanctionnées « aura des conséquences politiques sérieuses » car cela revient à frapper « le sommet du régime », mais les Etats-Unis assument ce « message fort ».
Selon le Trésor, il est responsable à son poste de la mise en oeuvre de verdicts « en contravention avec les obligations internationales de l’Iran, y compris l’exécution de personnes qui étaient mineures au moment de leurs crimes » ou « la torture » de prisonniers dans le pays.
La prison de Rajaee Shahr, où « sont emprisonnés de nombreux Iraniens qui ont récemment protesté contre leur gouvernement », dans une vague de manifestations qui ont fait 21 morts, est aussi visée par les nouvelles sanctions, ainsi que des industries de défense iraniennes, le Conseil suprême pour le cyberespace ou encore une organisation de cyberdéfense qui dépend du corps d’élite des Gardiens de la révolution.
Ces nouvelles sanctions n’ont pas de lien direct avec le programme nucléaire iranien, car réimposer les mesures punitives levées depuis l’accord de 2015 aurait entraîné sa mort immédiate.
Selon le premier haut responsable de l’administration américaine, Donald Trump veut que l’accord « complémentaire » censé être conclu avec les Européens soit permanent et permette aux signataires de réimposer des sanctions contre l’Iran s’il n’en respecte pas les termes, même si Téhéran ne participera pas à sa rédaction contrairement au texte de 2015.
Les autres signataires de l’accord conclu à Vienne il y a près de trois ans, Européens et Iraniens en tête, défendent fermement un texte censé empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique. Ils avaient mis Donald Trump en garde contre une réimposition des sanctions sur le nucléaire.