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Actes antimusulmans : la justice française « défaillante »

Actes antimusulmans : la justice française « défaillante »

L’Observatoire national contre l’islamophobie a dévoilé, dans un communiqué paru ce mardi 29 mai, le bilan des actes antimusulmans pour le premier trimestre de l’année 2018 en France.

Les discriminations et l’islamophobie via la cyber-haine « sont en forte progression », dénonce l’Observatoire national contre l’islamophobie qui a enregistré, sur la période du 1er janvier au 31 mars, 30 actes antimusulmans contre 26 pour l’année passée, soit une augmentation de 15%.

Les menaces à l’encontre des musulmans sont en nette augmentation au premier trimestre 2018 durant lequel 19 cas ont été recensés par l’observatoire contre 8 pour la même période de 2017, ce qui représente une augmentation de 138%.

Le nombre d’actions antimusulmans a quant à lui baissé de 39%, passant à 11 cas pour le premier trimestre de cette année, contre 26 pour le premier trimestre 2017.

Les cimetières et lieux de cultes musulmans ne sont pas à l’abri des actes islamophobes. Le nombre d’atteintes à des lieux de culte a baissé de 44 % avec 10 cas sur le premier trimestre de l’année contre 18 pour la même période de l’année passée alors que deux cimetières musulmans ont été touchés sur cette période, soit le même nombre que durant les trois premiers mois de 2018.

« Une justice à deux vitesses »

L’observatoire national contre l’islamophobie a dénoncé, dans le même communiqué, l’institution judiciaire française qui pratique « une justice à deux vitesses » et qui est « défaillante lorsque les victimes sont supposées ou avérées musulmanes » alors qu’à l’inverse, « lorsque les auteurs sont de confession musulmane, la réponse est toujours immédiate.

« Le comble, lorsqu’un Procureur de la République, adresse un courrier au Cabinet de l’avocate du CFCM pour l’informer que la plainte déposée contre une élue de la République de Compiègne, en date du 3 Août 2016, a été perdue, alors que le parquet avait informé l’avocate du CFCM par courrier du 7 Mars 2017 que l’enquête était en cours. Il s’agit là d’un scandale intolérable », peut-on lire dans le communiqué de l’observatoire.

Cette justice à deux vitesses dénoncée dans le communiqué ne peut avoir qu’une seule conséquence qui est de « nourrir le sentiment de révolte auprès des jeunes, les conduisant pour certains, à se sentir exclus de la société et devenant, par là-même, des cibles pour les islamofascistes », avertit l’observatoire.

Pour l’organisation, ces actes antimusulmans « sont très souvent provoqués ou encouragés par des discours identitaires ou par des hommes politiques sur le déclin et en mal de reconnaissance médiatique qui ont trouvé dans l’Islam et les musulmans de France, leur nouveau bouc-émissaire ».

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