C’est un véritable tollé qu’a provoqué au sein de l’Union africaine la décision d’admettre Israël comme membre observateur. La décision a été annoncée le 22 juillet dernier par le président de la Commission africaine, le Tchadien Moussa Faki.
Début août, sept pays africains, dont l’Algérie, ont fait part publiquement de leur désapprobation de la décision et ont appelé à l’inscription de la question à l’ordre du jour de la prochaine session du Conseil exécutif de l’instance africaine.
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Ils ont exprimé leur opposition à l’acceptation d’Israël comme membre observateur de l’Union africaine, estimant que « le président de la commission de l’UA a commis un dépassement procédural et politique ».
La note a été signée à Addis-Abeba par les ambassadeurs de l’Algérie, de l’Egypte, de la Tunisie, des Iles Comores, de Djibouti, de la Mauritanie et de la Libye. Elle a été en outre soutenue par les ambassades en Ethiopie du Koweït, de Jordanie, du Yémen et du Qatar, ainsi que la délégation de la Ligue arabe.
Ce samedi 6 août, le président de la Commission africaine a fini par briser le silence pour défendre sa décision, mais aussi pour rassurer qu’elle n’influera pas sur le soutien de l’UA à la cause palestinienne.
« Cette décision relève de sa totale compétence »
Moussa Faki Mahamat rappelle d’emblée que « cette décision relève de sa totale compétence, sans être liée par une mesure préalable de procédure quelconque ».
Il explique ensuite qu’elle a été prise « sur la base de la reconnaissance d’Israël et le rétablissement des relations diplomatiques par une majorité supérieure aux deux tiers des Etats membres de l’UA, et à la demande expresse d’un bon nombre de ceux-ci en ce sens ».
Néanmoins, Moussa Faki assure qu’au moment de la présentation des lettres de créance du représentant d’Israël auprès de l’UA, il lui a réitéré « l’attachement indéfectible de l’organisation panafricaine aux droits fondamentaux du peuple palestinien, y compris son droit à la création d’un Etat indépendant ayant comme capitale Jérusalem Est ».
Contrairement aux inquiétudes exprimées par les sept pays contestataires dont l’Algérie, le président de la Commission africaine exprime l’espoir de voir l’admission d’Israël contribuer au « renforcement du plaidoyer de l’UA pour la réalisation du principe des deux Etats ».
Enfin, et comme l’avaient demandé les sept pays, Moussa Faki annonce son « intention » à inscrire la question à l’ordre du jour du prochain Conseil exécutif de l’Union africaine.