La réunion qui s’est tenue en décembre dernier sous l’égide des Etats-Unis, a vu les parties discuter de l’idée d’un pacte de non-agression, un pas vers la normalisation diplomatique, rapportent des sources américaines et israéliennes
La Maison Blanche a accueilli en décembre une réunion trilatérale secrète entre les Etats-Unis, Israël et les Emirats sur la coordination contre l’Iran, ont déclaré des responsables israéliens et américains à Axios.
La réunion, qui a eu lieu le 17 décembre, fait partie d’une série de mesures prises par l’administration Trump pour faciliter le rapprochement entre Israël et les États arabes. Elle comprenait une discussion sur un pacte de non-agression entre les Emirtas et Israël – une étape intermédiaire sur la voie de la normalisation diplomatique.
Jared Kushner a été l’un des principaux promoteurs de cette initiative au sein de la Maison Blanche. Le conseiller à la sécurité nationale Robert O’Brien et son adjointe, Victoria Coates, ainsi que l’envoyé spécial pour l’Iran Brian Hook ont participé à la réunion de décembre.
L’équipe israélienne était dirigée par Meir Ben-Shabbat, conseiller du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour la sécurité nationale.
Les Emirats étaient représentés par leur ambassadeur à Washington Yousef Al Otaiba, un conseiller très proche du souverain de facto des Emirats, le prince héritier Mohamed bin Zayed.
Les responsables israéliens et américains ont déclaré que la réunion secrète a permis d’expliquer un tweet inhabituel du ministre des affaires étrangères des Emirats, Abdallah bin Zayed, le 21 décembre.
Bin Zayed a tweeté une phrase qui a fait la une des journaux : « La réforme de l’Islam, une alliance arabo-israélienne prend forme au Moyen-Orient ».
Netanyahu a répondu un jour plus tard, au début d’une réunion hebdomadaire du Cabinet : « Le ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, Abdallah bin Zayed, a parlé d’une nouvelle alliance au Moyen-Orient : Une alliance israélo-arabe. … Je peux seulement dire que cette remarque est le résultat de la maturation de nombreux contacts et efforts, qui pour le moment, et j’insiste sur le moment, seraient mieux servis par le silence ».
Netanyahu a fait de grands efforts pour renforcer une alliance secrète avec les Emirats contre l’Iran. La percée a eu lieu en février 2019 à Varsovie, lors d’une conférence anti-iranienne dirigée par les États-Unis et à laquelle ont participé Israël et les États du Golfe.
Après la conférence de Varsovie, l’administration Trump a décidé d’établir un forum trilatéral – les États-Unis, Israël et les Emirtas – pour renforcer la coopération contre l’Iran.
Au moins trois réunions ont eu lieu au cours de l’année dernière. L’une d’entre elles a déjà été rapportée par le Wall Street Journal. Les responsables émiratis ont refusé de commenter ces informations.
Un autre signe de réchauffement des liens a été la présence d’Otaiba, l’ambassadeur des Emirats à la cérémonie de dévoilement du plan de paix de Trump pour le Moyen-Orient, la semaine dernière.
Netanyahu, qui doit faire face à trois inculpations pour corruption et à une élection serrée en mars, et l’administration Trump veulent faire davantage avancer ce processus. Ils font pression pour des accords de non-agression avec les Emirats et d’autres Etats du Golfe, ainsi que pour des vols directs et des voyages publics de responsables israéliens dans le Golfe, affirment les responsables israéliens et américains.
Lire aussi : Israël pousse Trump à reconnaitre la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental
Plus d’infos sur Le Desk