La brigade Golani, l’une des forces de frappe de l’armée israélienne à Gaza, a été décimée par les combattants du Hamas.
L’armée de Tel-Aviv a reconnu officiellement mercredi la mort de 10 membres de cette unité, entre officiers et soldats, mardi dernier, mais les pertes semblent être plus importantes que ce qui a été annoncé.
Après l’humiliation du 7 octobre, les certitudes de l’armée israélienne sont de nouveau ébranlées par la résistance palestinienne.
Le gouvernement israélien a longtemps hésité avant d’engager son armée dans l’offensive terrestre à Gaza, qui n’a été lancée que le 27 octobre, soit vingt jours après l’attaque surprise du Hamas.
Israéliens et leurs alliés américains étaient conscients du grand danger pour les troupes de s’engager dans des combats terrestres, en milieu urbain, contre les combattants du Hamas qui ont l’avantage de connaître le terrain et de disposer de tunnels imprenables.
Un mois et demi après son lancement, l’offensive est peut-être en train de tourner au désastre pour l’armée israélienne, sans gain significatif quant à l’objectif initial annoncé, soit la destruction totale du Hamas.
Le mouvement palestinien est toujours maître de la bande de Gaza, continue à envoyer des salves de roquettes sur Tel-Aviv et l’armée israélienne subit des pertes importantes en hommes et en matériel.
Non seulement l’opération n’a pas permis de libérer un seul otage, mais l’armée israélienne a reconnu avoir tué par « erreur » au moins trois de ses soldats qui étaient détenus par le Hamas.
Le Hamas annonce quotidiennement la destruction de blindés et la mort de soldats ennemis et l’armée israélienne a reconnu officiellement la mort de 115 de ses soldats depuis le début de l’offensive terrestre.
La brigade Golani décimée par le Hamas : les pertes d’Israël s’aggravent
La journée la plus meurtrière a été celle de mardi 12 décembre lorsque la brigade Golani, une unité d’infanterie, a été prise dans une embuscade des factions palestiniennes au quartier d’Al Shujja’ia, dans la bande de Gaza.
L’armée israélienne a annoncé la mort à l’aube de 8 soldats de cette compagnie, puis de deux autres dans la journée. Mais le bilan semble être plus lourd, selon des sources israéliennes.
Un ancien chef de cette même brigade a fait état d’un véritable carnage dans ses rangs. Selon le major-général Moshe Kaplinsky, ancien commandant de la brigade Golani, qui a notamment participé à la guerre du Liban en 1982, cette unité a perdu le quart de ses effectifs entre morts et blessés depuis le 7 octobre. L’ancien officier, cité par Al Jazeera ce dimanche 17 décembre, avance le chiffre de 82 officiers et soldats de la brigade tués dans les combats.
Fondée en 1948 en même temps que la création de l’Etat d’Israël, cette unité d’infanterie relevant des forces terrestres a participé à toutes les campagnes de l’armée israélienne, de la guerre de 1948 à celle de 2014 contre le Hamas. Elle comporte plusieurs bataillons dont deux des forces spéciales. Son massacre a constitué un choc en Israël.
D’autres informations rapportées par des sources israéliennes confirment que les unités envoyées à Gaza subissent de lourdes pertes. Selon le journal Yedioth Ahronoth, plus de 5.000 soldats israéliens ont été blessés depuis le 7 octobre, dont 2.000 reconnus officiellement par le ministère de la Défense comme handicapés définitifs.
C’est le scénario catastrophe que redoutaient le gouvernement israélien et son soutien américain. Alors que l’opinion publique mondiale se retourne contre Israël à cause du massacre de civils commis à Gaza, c’est désormais l’opinion locale qui commence à gronder devant le peu de cas qui est fait de la vie des soldats et des otages.
Si Benyamin Netanyahou et son cabinet extrémiste font la sourde oreille devant les appels de la communauté internationale à un cessez-le-feu à Gaza et à la création d’un Etat palestinien, il n’est pas sûr qu’ils puissent continuer à ignorer la colère qui monte en interne.