Après la décision de la Jordanie et du Bahreïn de rappeler leurs ambassadeurs à Tel-Aviv, le Maroc qui fait partie des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël, se retrouve sous pression.
Son exercice d’équilibriste entre son attachement à son nouvel allié Israël et son prétendu soutien à la cause palestinienne dans un contexte marqué par la guerre contre Gaza devient de plus en plus périlleux.
Pendant que l’armée israélienne bombarde sans relâche les populations civiles dans la bande de Gaza depuis près d’un mois avec un bilan humain très lourd, deux pays arabes qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël ont pris leur distance avec l’Etat hébreux.
La Jordanie est le premier pays arabe qui entretient des relations diplomatiques avec Israël à passer à l’acte. Après plusieurs mises en garde et des condamnations des massacres perpétrées par l’armée israélienne à Gaza, elle a annoncé mercredi 1er novembre le rappel de son ambassadeur à Tel Aviv.
Ce jeudi, le Bahreïn lui a emboîté le pas. Le Parlement de ce petit pays du Golfe a annoncé ce jeudi 2 novembre le rappel de son ambassadeur à Tel-Aviv et le départ de l’ambassadeur israélien à Al Manama, rapporte Al Jazeera citant le journal bahreïni Al Ayam.
Cette décision confirme la position historique du Bahreïn en soutien de la cause palestinienne et des droits légitimes du peuple palestinien exprimée par le Roi dans toutes les conférences et les occasions, indique le parlement bahreïni cité par le journal Al Ayam.
Selon la même source, le parlement du Bahreïn a également annoncé le gel des relations commerciales avec Israël.
La prise de distance de pays comme la Jordanie et le Bahreïn vis-à-vis d’Israël met la pression sur le Maroc, dernier pays arabe à avoir normalisé avec Tel-Aviv en 2020. Le Palais royal affiche une position timide depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza.
Guerre contre Gaza : la position intenable du Maroc
Le Maroc a exprimé ce jeudi, par le biais de son ministère des Affaires étrangères, “sa grande inquiétude et sa profonde indignation” face à la recrudescence des actions militaires et la détérioration de la situation humanitaire dans la bande de Gaza.
La diplomatie marocaine a affirmé que les “actes d’escalade israéliens sont en contradiction avec le droit international humanitaire et les valeurs humaines communes” et a mis en garde contre la déstabilisation de toute la région du Moyen-Orient.
Le Maroc a regretté l’inaction de la communauté internationale et a également pointé l’incapacité du Conseil de sécurité de prendre ses responsabilités et des pays influents à mettre un terme à ce qu’il a qualifié de “situation catastrophique”.
Dans le communiqué de son ministère des Affaires étrangères, le Maroc s’est contenté de dénoncer la situation catastrophique qui prévaut à Gaza sans annoncer des mesures sur le plan diplomatique comme l’ont fait la Jordanie et le Bahreïn. Le Makhzen prend soin de ne pas attaquer son nouvel allié qu’il cite rarement quand s’il s’exprime sur la situation à Gaza.
Une position intenable au moment où Israël poursuit ses massacres et que les manifestations populaires en soutien aux Palestiniens se multiplient au Maroc.
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