La répression en cours dans les territoires palestiniens occupés n’a pas provoqué de réactions vigoureuses des pays de l’Europe et de l’Occident en général. Ce qui contraste avec leur attitude vis-à-vis d’autres conflits dans le monde, particulièrement la guerre en Ukraine qui a déclenché une série de sanctions sans précédent contre la Russie.
En plein hémicycle du Parlement européen, un député belge a tenu à lâcher cette vérité à la face de l’Europe, et à dénoncer les deux poids, deux mesures des Occidentaux.
Depuis quelques jours, l’armée israélienne tue des jeunes Palestiniens en Cisjordanie, bombarde la bande de Gaza et démolit des maisons palestiniennes.
Tout a commencé par une énième provocation de l’armée d’occupation qui a fait irruption mercredi dernier dans la mosquée d’Al Aqsa, en plein mois de ramadan.
Les deux attentats commis par des Palestiniens en territoire israélien et qui ont coûté la vie à trois personnes et qui servent de prétextes aux exactions en cours, ont été commis après cette profanation du troisième lieu saint de l’Islam.
La répression dans les territoires occupés est endémique. Depuis le début de l’année, 92 Palestiniens, en majorité des jeunes, ont été tués par la police et l’armée israéliennes, devant le silence assourdissant des pays occidentaux.
Même l’assassinat devant les caméras de télévision de la journaliste d’Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, tuée d’une balle dans la tête en mai 2022, n’a pas suscité des réactions à la hauteur de la gravité de l’acte.
Dans le même temps, les sanctions pleuvent sur la Russie pour avoir agressé l’Ukraine. Cette attitude avait été dénoncée comme étant du deux poids, deux mesures et de l’indignation sélective.
Indulgence envers Israël : les quatre vérités d’un député européen
Au Parlement européen, la question est de nouveau posée par un député belge de gauche. Jusqu’à quand Israël continuera-t-il à agir en toute impunité et devant l’indifférence de l’Occident ? Marc Botenga a énuméré les exactions que commettent quotidiennement les Israéliens contre les Palestiniens : assassinat d’enfants, démolition de maisons palestiniennes au bulldozer, violation du droit international…
La répression et les violations se sont accrues depuis la constitution à l’automne dernier d’un gouvernement extrémiste qualifié du « plus à droite de l’histoire d’Israël ».
Le gouvernement, dirigé par le revenant Benyamin Netanyahou, compte plusieurs ministres de l’extrême droite religieuse. Pour Marc Botenga, ce gouvernement, « avoue ouvertement » qu’il viole le droit international.
Il cite aussi le cas d’un ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich qui a appelé à raser le village palestinien de Huwara et qui a nié l’existence du peuple palestinien.
En présence de Josep Borrell, vice-président de la Commission européenne et Haut représentant pour la politique étrangère, le député s’est dit convaincu que l’Europe et le reste du monde auraient bougé si un autre État avait fait « la moitié du quart » de ce que fait subir Israël aux Palestiniens.
« Nous aurions déjà appelé à des sanctions », a-t-il dit. Mais comme il s’agit d’Israël, « vous avez l’air de vous excuser pour une déclaration forte », lance-t-il à l’adresse de ses collègues.
L’UE n’aurait pas signé un accord d’association avec un pays qui commet autant de violations des droits humains, mais elle l’a fait avec Israël en dépit de tout ce qui se passe en Palestine.
L’accord d’association Israël-Union européenne a été signé en 1995 et entré en vigueur en 2000. Le suspendre, c’est le moindre geste que pourrait faire l’Europe, estime le député belge. « Prenons des sanctions ou suspendons pour le moins l’accord d’association », a-t-il suggéré aux autres membres du Parlement et à la Commission européenne qu’il a appelés à être « cohérents ».