On a pensé un temps que l’admission d’Israël comme membre fondateur de l’Union africaine (UA) était passée comme une lettre à la poste.
Cela ne semble pas être le cas puisque pas moins de sept Etats membres ont lancé une initiative pour contester la décision annoncée le 22 juillet dernier, pour rappel prise par le président de la Commission de l’UA sans consulter les autres instances de l’organisation.
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L’Algérie a déjà fait savoir sa désapprobation par le biais d’un communiqué du ministère des Affaires étrangères rendu public dimanche 25 juillet, minimisant la portée de la décision, qualifiée de « non-événement ».
« Prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les Etats membres, cette décision n’a ni la vocation, ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés dans l’Acte Constitutif de l’Union Africaine », a déclaré le département de Ramtane Lamamra.
Une semaine après, l’Algérie revient à la charge, cette fois avec une riposte collective. Dans une note signée conjointement que TSA a consultée, les ambassadeurs à Addis-Abeba de l’Algérie, de l’Egypte, de la Tunisie, des Îles Comores, de Djibouti, de la Mauritanie et de Libye, ont signifié à la Commission de l’Union africaine leur opposition à l’acceptation d’Israël comme membre observateur, estimant que « le président de la commission de l’UA a commis un dépassement procédural et politique ».
Les signataires soulignent que le président de la Commission a pris « une initiative sur une question politique sensible, à propos de laquelle l’Union africaine, aux plus haut niveau de prise de décision et depuis longtemps, a pris des résolutions claires exprimant sou soutien indéfectible à la question palestinienne et condamnant les pratiques d’Israël sous toutes leurs formes au détriment du peuple palestinien frère et qui sont en contradiction avec les intérêts de l’Union africaine, ses valeurs, ses idéaux et ses résolutions ».
Les sept pays expriment leur refus
Les sept Etats signifient par conséquent leur « refus officiel » de l’acceptation par le président de la Commission des lettres de créance de l’ambassadeur d’Israël en date du 22 juillet et demandent au même président d’inclure la question dans l’ordre du jour de la prochaine session du conseil exécutif conformément au règlement de l’octroi de la qualité de membre observateur.
Dans la note, il est reproché au président de la Commission de n’avoir pas pris compte, contrairement à ses prédécesseurs, des idéaux et objectifs figurant dans les statuts de l’UA, des résolutions déjà prises, des intérêts de l’organisation et des avis des Etats membres et des critères d’octroi de la qualité de membre observateurs adoptés par le Conseil exécutif en 2005.
L’initiative des sept ambassadeurs commence à engranger du soutien. Les ambassades (à Addis-Abeba) du Koweït, de Jordanie, du Yémen et du Qatar, ainsi que la délégation de la Ligue arabe, ont exprimé leur solidarité avec cette initiative.