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Israël : provocation dangereuse de Ben Gvir à la mosquée Al-Qods

Israël : provocation dangereuse de Ben Gvir à la mosquée Al-Qods

Par TheVisualPoet / Adobe Stock
Le drapeau d'Israël.

Alors que l’on parle de nouveau de la possibilité d’un cessez-le-feu à Gaza, l’extrême-droite israélienne fait tout pour éloigner une telle éventualité.

L’un de ses principaux représentants a procédé à un énième acte de provocation qui a suscité l’indignation dans le monde entier. La provocation, c’est l’autre arme de l’extrême-droite israélienne pour faire perdurer la guerre et rester au pouvoir.

Itamar Ben Gvir, un spécialiste de la provocation

Itamar Ben Gvir, ministre de la sécurité nationale, est un habitué des provocations.

Mardi 13 août, il a pénétré et prié avec 3.000 extrémistes juifs sur l’esplanade des Mosquées à El Qods, troisième lieu saint pour les musulmans.

L’endroit est régi en vertu d’un statut quo qui date de 1967, après l’occupation israélienne de la partie Est de la ville sainte.

L’Esplanade des mosquées abrite le Dôme du Rocher et la mosquée d’Al Aqsa. Les non-musulmans peuvent y entrer, sans possibilité de prier, à des horaires précises de la journée décrétés par l’administration jordanienne des biens waqfs musulmans.

L’acte de Ben Gvir est prémédité et vise à saper les efforts pour parvenir à un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Ben Gvir, chef du parti religieux Force Juive, est fermement opposé à toute discussion avec le mouvement palestinien qui détient des dizaines d’otages israéliens depuis le 7 octobre dernier, appelant plutôt à le battre militairement.

Les observateurs imputent la persistance de la guerre depuis dix mois maintenant au chantage exercé sur Benyamin Netanyahou par son ministre extrémiste de la sécurité nationale et celui des Finances, Bezalel Smotrich.

Si les deux chefs de petits partis religieux extrémistes se retirent du gouvernement, celui-ci tombera et de nouvelles élections seront organisées.

Une éventualité qui terrorise Netanyahou qui n’est pas assuré de gagner et qui risque d’avoir affaire de nouveau à la justice s’il n’est plus Premier ministre.

Outre sa présidence par Netanyahou, lui aussi extrémiste, la présence de ces deux ministres a valu à l’actuel gouvernement de Tel Aviv d’être qualifié de gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël.

Itamar Ben Gvir est un habitué des provocations et pas seulement depuis le 7 octobre. Dans sa jeunesse, il a été condamné une cinquantaine de fois par la justice pour incitation à la haine raciale et à la violence et soutien au terrorisme, ce qui ne l’a pas empêché à devenir membre du gouvernement israélien.

Impunité d’Israël

Mardi, il a tenté d’embraser la région en pénétrant à la tête de quelque 3.000 Juifs orthodoxes sur l’Esplanade des mosquées.

Les extrémistes y ont prié, dansé et hissé le drapeau israélien. Un acte d’une telle gravité qu’il a été désavoué par Netanyahou lui-même et son allié américain.

« La politique d’Israël sur le Mont du Temple n’a pas changé » et « ni le ministre de la Sécurité nationale ni aucun autre ministre » ne peut modifier le statu quo, a réagi le bureau du Premier ministre israélien dans un communiqué.

Les États-Unis ont fustigé, par la voix du secrétaire d’État Antony Blinken, le « mépris flagrant » du ministre extrémiste et ont appelé le gouvernement israélien à empêcher de « futurs actes de provocation ».

« Non seulement, c’est inacceptable, mais cela détourne aussi l’attention de ce qui nous semble être un moment vital, alors que nous travaillons à conclure un accord de cessez-le-feu », a dénoncé pour sa part un porte-parole du département d’États.

Pour l’ONU aussi, qui s’est exprimée par le biais de Farhan Haq, porte-parole du secrétaire général, « ce type de comportement n’aide pas et c’est une provocation inutile ».

Le mot « provocation » revient également dans les réactions de l’Union européenne, de la France et de l’autorité palestinienne.

Les États-Unis autorisent la vente d’armes à Israël pour 20 milliards de dollars

Une provocation qui ne peut avoir d’objectif dans cette conjoncture précise que de saboter l’accord de cessez-le-feu que d’aucuns jugent possible.

La guerre contre Gaza a fait plus de 40.000 morts, dont une majorité de femmes et d’enfants en dix mois. La plupart des victimes sont mortes sous les bombardements aveugles de l’armée israélienne que la communauté internationale n’arrive pas à faire cesser. Israël empêche aussi l’entrée de l’aide humanitaire aux survivants du massacre.

L’arrogance du gouvernement israélien est encouragée par le double discours de l’Occident qui lui assure impunité et soutien militaire direct.

Au moment où le secrétaire d’État américain s’offusquait de la provocation de Ben Gvir, le département de la Défense a révélé que le même Blinken a donné son accord pour la vente d’avions et autres équipements militaires américains à Israël pour 20 milliards de dollars.

« Les États-Unis sont attachés à la sécurité d’Israël, et il est important pour les intérêts nationaux américains d’aider Israël à développer de solides capacités de défense », a indiqué le Pentagone.

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