L’armée israélienne ne se contente plus de tuer les adultes palestiniens par dizaines. Elle s’attaque aussi aux enfants.
La mort de Mohammed Tamimi, deux ans, bouleverse les consciences, mais pas celles des dirigeants de l’Occident qui se contentent de présenter des condoléances et, dans le meilleur des cas, dénoncent du bout des lèvres. Ce genre de crime se reproduira tant qu’Israël continuera à jouir d’une impunité flagrante.
Un enfant de deux ans qui meurt d’une balle dans la tête, ça ne devrait pas arriver dans la société des humains. C’est pourtant le sort du petit Palestinien Mohammed Tamimi.
L’enfant était avec son père dans la voiture, jeudi 1er juin, lorsqu’il reçoit, en pleine tête, une balle tirée par un soldat israélien près d’une colonie en Cisjordanie occupée. Lundi 5 juin, il a succombé à ses blessures.
Ceux qui, en France et en Europe, nous parlent de « démocratie israélienne » et de « valeurs communes » avec cet état criminel, portent une lourde responsabilité dans ton assassinat.
Repose en paix petit ange Mohammed Tamimi. Courage à tes parents. pic.twitter.com/TFxpkKJDsD— Taoufiq TAHANI (@TaoufiqTahani) June 5, 2023
L’armée israélienne s’est empressée à tenter de disculper ses soldats, comme d’habitude, expliquant que l’enfant a reçu une balle alors que des militaires israéliens tentaient de repousser des assaillants palestiniens qui attaquaient la colonie de Nabi Saleh, près de Ramallah, en Cisjordanie.
Elle a aussi indiqué qu’elle a évacué l’enfant par hélicoptère vers un hôpital israélien pour tenter de le sauver, et qu’une enquête sera ouverte.
Hélas, ce n’est pas suffisant pour justifier, encore moins excuser un tel crime, ni à disculper Israël.
D’autant plus que ce n’est pas la première fois que cela arrive. Le monde entier a encore en mémoire l’image d’un autre Mohammed, 12 ans, tué à peu près dans les mêmes circonstances à Gaza, en 2000.
Pris dans un échange de tirs, l’enfant s’est blotti contre son père pour se protéger, mais il a fini par recevoir une balle mortelle. Une caméra de télévision était présente et le monde entier a pu voir l’horreur de la scène, mais les réactions ne sont jamais allées au-delà des dénonciations de circonstance.
Le monde assisté indifférent au massacre des Palestiniens
Les images d’enfants déchiquetés dans les multiples bombardements israéliens sur la bande de Gaza ne se comptent plus.
Ces dernières années, c’est la Cisjordanie occupée qui est devenue le théâtre des crimes israéliens les plus abjects.
Selon des décomptes faits par des médias indépendants, au moins 156 Palestiniens, parmi lesquels 28 enfants, ont été tués par l’armée israélienne en Cisjordanie depuis le début de l’année.
En mai 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste palestinienne d’Al Jazeera, a été tuée, d’une balle dans la tête également, devant les caméras de ses collègues.
La balle assassine provenait d’une section de l’armée israélienne qui investissait un village palestinien. Le crime n’a, hélas, pas suscité des réactions à la hauteur de sa gravité, y compris des organisations de défense des journalistes.
Encore moins des sanctions à l’encontre d’Israël. Ce dernier est hors de portée des lois internationales grâce à la protection que lui garantissent les pays occidentaux. Tant que cette situation ne changera pas, les Palestiniens, y compris les enfants, continueront à recevoir des balles dans la tête.
Il est toutefois illusoire d’espérer une réaction ferme des grandes puissances maintenant que ces meurtres d’enfants n’émeuvent même plus chez certains gouvernements arabes, dont plusieurs entretiennent des relations diplomatiques en bonne et due forme avec Israël.