C’est la lune de miel entre l’Algérie et l’Italie. Les relations entre les deux pays, historiques et de tout temps au beau fixe, se sont considérablement raffermie ces derniers mois.
Ce mercredi 25 mai, le président Abdelmadjid Tebboune a entamé une visite d’Etat de trois jours dans ce pays, à l’invitation du président Sergio Mattarella.
| Lire aussi : Algérie-Italie : le gaz, et après ?
L’accueil qui a été réservé au président algérien, chaleureux et exceptionnel, est à la hauteur de l’excellence des relations entre les deux pays. Avant d’atterrir à l’aéroport international de Rome, l’avion présidentiel algérien a été escorté dans l’espace aérien italien par deux avions de l’armée Italienne.
Tensions avec l’Espagne
Des images de cette escortée ont été partagées par la présidence de la République sur les réseaux sociaux. La visite de M. Tebboune en Italie fait suite à celles effectuées en Algérie par M. Mattarella en novembre 2021 et le Premier ministre Mario Draghi en avril dernier.
Lors de cette visite, un nouvel accord gazier a été signé entre le groupe Sonatrach et le géant énergétique italien Eni pour la fourniture de 9 milliards de m3 de gaz algérien par an supplémentaires à l’Italie.
L’Italie a pu compter ainsi sur l’Algérie pour obtenir plus de gaz, après avoir décidé de réduire ses importations de Russie, après le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui a été suivie d’une série de sanctions économiques et politiques occidentales contre Moscou.
| Lire aussi : Ukraine, Algérie, gaz : entretien avec Abderrahmane Hadj Nacer
Pour la visite de Tebboune en Italie, rien n’a filtré sur ses objectifs. Elle survient dans un contexte de tensions avec l’Espagne sur le dossier du Sahara occidental et au moment où l’Algérie, qui vient d’adopter un nouveau code de l’investissement, cherche à attirer des investisseurs étrangers pour relancer et moderniser son économie, trop dépendante des hydrocarbures.
En octobre dernier, le président Tebboune avait cité le modèle industriel italien comme étant le plus adéquat pour l’Algérie. Pour les tensions avec Madrid, Alger n’a pas apprécié le changement brutal de la position du gouvernement espagnol qui a décidé en mars dernier d’apporter son soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental occupé.
Dans ce contexte, le rapprochement avec l’Italie permet à l’Algérie de renforcer sa relation avec un partenaire historique et de trouver un débouché sûr à son gaz au moment où l’Espagne cherche à devenir une plateforme de regazéification pour l’Europe, en important massivement du GNL des Etats-Unis notamment.