Champions du monde en 2006, Gianluigi Buffon, Daniele De Rossi et Andrea Barzagli, 109 ans et 361 sélections à eux trois, pourraient terminer lundi leur immense carrière internationale en cas d’élimination de l’Italie en barrage face à la Suède. Ils ne seraient sans doute pas les seuls, mais ils sont les symboles d’une Nazionale au rajeunissement très relatif.
Des 23 Italiens sacrés à Berlin en 2006, Buffon, De Rossi et Barzagli sont les derniers à jouer à très haut niveau. Leur départ marquerait une fin de cycle spectaculaire pour l’Italie du football, qui vient de vivre les retraites sportives de deux autres participants au triomphe allemand, Francesco Totti et Andrea Pirlo.
“Se qualifier, c’est important pour tout le football italien. Alors, il n’est pas question de parler de mon avenir”, a pourtant assuré Buffon dimanche en conférence de presse.
Avec ses 174 sélections et ses cinq Coupes du Monde disputées, Buffon est le totem de la Nazionale, dont il a porté le maillot pour la première fois il y a exactement 20 ans, déjà lors d’un barrage de qualification pour le Mondial.
De Rossi, 34 ans aujourd’hui, était lui un jeune champion du monde en 2006. Toute sa carrière s’est faite à l’AS Rome où comme en sélection, il a connu des hauts et des bas.
Mais en jouant le barrage aller à Solna, il a dépassé Pirlo à la quatrième place du nombre de sélections avec l’Italie. Avec 116 capes, il n’est devancé que par Buffon, Maldini et Cannavaro.
Si De Rossi vise une quatrième Coupe du Monde en Russie, ce ne serait que la troisième pour Barzagli, qui a manqué celle de 2010. Mais il a trouvé une deuxième jeunesse à la Juventus Turin, rejointe en 2011, et il reste malgré ses 36 ans l’un des défenseurs centraux les plus fiables d’Italie.
– profond renouvellement –
Cette permanence en sélection de joueurs ayant largement dépassé les 30 ans pose d’ailleurs question quant à la profondeur du réservoir italien.
Alors qu’il a été nommé à l’été 2016 avec la mission de rajeunir l’équipe d’Italie, ce qu’il a d’ailleurs fait dans un premier temps, le sélectionneur Gian Piero Ventura s’appuie finalement très largement sur les cadres qui étaient déjà ceux de ses prédécesseurs.
L’équipe alignée en Suède comptait ainsi sept joueurs qui avaient aussi débuté le match face à la même sélection il y a un an à l’Euro et la moyenne d’âge du 11 titulaire de Solna était supérieure à 30 ans.
Qu’elle soit qualifiée ou éliminée lundi soir après le barrage retour à Milan, l’Italie est donc amenée à procéder à brève échéance à un profond renouvellement de son groupe.
Appelés par Ventura pour ce barrage, des joueurs comme Chiellini (33 ans), Eder (30 ans), Parolo (32 ans) ou Candreva (30 ans) pourraient ainsi se poser la question de la suite de leur carrière internationale.
C’est aussi le cas pour Marchisio (31 ans) ou Montolivo (32 ans), eux aussi des habitués de la Nazionale. Pour tous ces grognards, le stade San Siro pourrait être un tombeau.
Derrière eux, les suivants sont déjà identifiés. Un autre Gianluigi, Donnarumma, devrait succéder à Buffon dans les buts.
En défense, Rugani, Romagnoli et Caldara sont annoncés depuis de longs mois et on peut s’étonner qu’au moins l’un des deux premiers cités n’ait pas encore réussi à déloger Barzagli.
Au milieu, Verratti finira bien par s’imposer et Pellegrini et Gagliardini sont de belles promesses. En attaque en revanche, le tableau est plus flou malgré le talent d’Insigne et les promesses de Belotti.