Iyas Begriche s’est fait place rapidement dans le monde des influenceurs algériens, en réussissant à intégrer la catégorie « Restaurant algérien » dans le moteur de recherche Google.
Licence en génie électrotechnique en poche qu’il a obtenue à l’université de Bab Ezzouar en Algérie, Iyas Begriche débarque à Paris en 2017 afin d’y poursuivre ses études et faire un master 2.
Ses études terminées, il trouve un travail comme chef de projet dans une entreprise mais ses racines algériennes et les senteurs d’Algérie lui manquent.
Il recherche des lieux où il peut retrouver des restaurants algériens et l’ambiance de son pays. Sur les réseaux sociaux, les bons plans se font rares. Il décide alors de sauter le pas en devenant lui-même créateur de contenus en 2023.
Très vite, ses vidéos font mouche. Très suivi par la diaspora algérienne, ce tiktokeur de 27 ans s’enorgueillit de totaliser plus de 130.000 followers, toutes plateformes confondues.
La journée Iyas Begriche travaille comme chef de projet dans une entreprise. Mais dès qu’il passe le seuil de son bureau, il endosse un autre costume.
Iyas Begriche raconte comment il a intégré la catégorie Restaurant algérien sur Google
« J’ai créé un concept intitulé ‘Iyasoony’. Je propose des bons plans, c’està-dire, des adresses de restaurants algériens à Paris, des idées de soirées culturelles, des conseils aux nouveaux étudiants, en postant des vidéos sur Tik-Tok, Instagram…. Mes vidéos s’adressent aux Algériens vivants en France et à tous ceux qui veulent découvrir notre culture », confie- il à TSA Algérie.
Mais quel a été le déclencheur de ce projet ? « Lorsque je suis arrivé à Paris, j’étais complétement dépaysé. J’avais le spleen et je traversais une sorte de crise identitaire. Il fallait que je retrouve l’ambiance du bled mais impossible de dénicher les bonnes adresses. C’est à ce moment que l’idée a fait tilt dans ma tête ! Il y a un an, j’ai commencé a répertorié les restaurants algériens à Paris et à faire des vidéos autour de ces enseignes. Les patrons sont ravis. Après chaque publication, le nombre de leur clientèle augmente », raconte-t-il à TSA.
Durant le Ramadan 2024, Iyas s’est lancé un défi. Présenter un restaurant algérien à chaque f’tour, le repas de la rupture du jeûne. « La série a fait 4 millions de vues sur toutes les plateformes. J’ai aussi pu déguster les bon plats de chez nous, moi qui suis un piètre cuisinier », s’amuse- t- il.
L’influenceur de 27 ans ne se contente pas de présenter des restaurants algériens aux internautes. Il crée aussi des événements. « Pour aider les étudiants algériens à mieux s’insérer en France, j’ai organisé un évènement ‘Smart Talk’. Par ailleurs, durant le Ramadhan 2024, j’ai concocté des soirées culturelles à l’instar de ‘Gaâda Khalwi’, ainsi que la’ Chtah partie’ (avec le collectif DZ). Cela a permis à la diaspora algérienne de se retrouver et de créer du lien », détaille Iyas.
Mais sa plus grande fierté est le buzz obtenu de Google, avec le soutien des internautes algériens, la création de la catégorie « Restaurant algérien » sur le moteur de recherche américain.
« Il y a quelques semaines j’ai dénoncé l’inexistence de cette catégorie sur Google à travers une vidéo, largement relayée. Quelques temps après, j’ai été contacté par ce moteur de recherche. La catégorie « restaurant algérien » a été ajoutée. Une grande fierté », se félicite Iyas Begriche.
Iyasoony a un grand rêve : celui de se consacrer entièrement à son nouveau métier. « Pour le moment, mes vidéos ne me rapportent pas d’argent pour pouvoir en vivre, nous dit-il. À moyen ou long terme, j’aimerai avoir des sponsors et m’y consacrer entièrement ».
En attendant, le tiktokeur Iyas Begriche profite de chaque moment libre pour partager ses bons plans avec sa communauté et faire la promotion du patrimoine culturel algérien à travers ses vidéos.
« J’ai pu faire 40 vidéos sur des restaurants algériens à Paris. Il y a une réappropriation de la marque Algérie. Après l’ajout de la catégorie sur Google, il y a des restaurants qui ont changé d’appelé pour s’appeler algérien. On trouve des noms de notre pays, comme le Touareg ou la table de Yumma », affirme Iyas.