Jean-Luc Mélenchon, candidat du mouvement « La France Insoumise » aux prochaines élections présidentielles françaises, a tenu ce dimanche un grand meeting à Marseille. Le rassemblement a réuni près de 70.000 personnes selon les organisateurs, rapporte Le Monde.

Une minute de silence pour les migrants morts

À quinze jours du premier tour des élections présidentielles, le candidat de gauche surfe actuellement sur une dynamique favorable. Celle-ci lui permet désormais de se retrouver au coude-à-coude dans les sondages avec le candidat de la droite et du centre, François Fillon. Mélenchon est désormais crédité de 19% des intentions de vote selon le dernier sondage, en progression de quatre points par rapport à la semaine précédente. Il est désormais à égalité avec Fillon (19%), mais reste derrière la candidate du Front national Marine Le Pen et le candidat du mouvement « En Marche ! », Emmanuel Macron, crédités chacun de 23% des intentions de vote.

Jean-Luc Mélenchon a notamment appelé, durant son discours, ses partisans à respecter une minute de silence pour les migrants morts en méditerranée. « Deux enfants par jour sont noyés dans la mer de cette façon », a rappelé le candidat du Parti de Gauche sur le vieux port de Marseille. « Alors voici ce que nous disons à ces braves gens, nous autres, par notre silence, pendant cette minute recueillie à laquelle je vous appelle. Elle ira comme un chant d’amour pour sécher leurs larmes et les serrer contre nos cœurs », a-t-il appelé. « Vous autres, qui tenez à la main ou vos enfants ou vos amours, vous autres, entendez ce cri muet et froid qui court sur les flots. Ah la bonne mer, comment est-il possible que tu sois devenue ce cimetière où 30.000 ont disparu dans les eaux ? », s’est lamenté Mélenchon.

L’attaque américaine n’a « aucun fondement »

Le candidat de La France Insoumise est également revenu, durant le meeting, sur l’intervention américaine en Syrie, décidée par Donald Trump, qui pour lui n’a « aucun fondement, aucune légitimité internationale, qui n’est le fait que d’une seule personne ». « « Les guerres n’ont jamais cessé d’être autre chose qu’une dispute pour accaparer les matières premières », a estimé Mélenchon, en rappelant que la France sortirait de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) s’il venait à être élu président.

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Jean-Luc Mélenchon a en outre saisi l’opportunité de son meeting organisé à Marseille pour tacler la candidate d’extrême droite Marine Le Pen. « Marseille qui a commencé il y a 2600 ans parce qu’une femme d’ici a préféré à d’autres prétendants un immigré grec qui venait de débarquer. Si bien que leurs ancêtres les Gaulois, avant de devenir les enfants de sans-culotte que nous sommes tous, ont écrit leurs premiers textes en grec, Mme Le Pen », a lancé le candidat de gauche, qui a par ailleurs refusé que la foule scande son nom.

Alors que ses partisans scandaient « Mélenchon, président ! Mélenchon, président ! », le candidat aux prochaines présidentielles a immédiatement réagi en leur demandant d’arrêter. « Je ne veux pas, je ne veux pas que mon nom soit un slogan ! Vous n’êtes pas des dévots ! Vous êtes ceux qui portez un programme. ll s’appelle l’avenir en commun ! Guérissez-vous les gens de cette manie d’attendre d’un homme une perfection qu’il ne peut pas avoir ! Ne comptez que sur vos propres forces ! Je ferai ma part de travail, faites la vôtre ! », s’est exclamé Mélenchon.