À la question « Souhaitez-vous aller plus loin dans la reconnaissance des crimes commis par la France pendant la guerre d’Algérie, et plus généralement durant la période coloniale ? » posée par le journal Le Monde aux candidats à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à la présidentielle française, a répondu ce mercredi 13 avril : « Nous faisons partie du camp politique qui était contre le colonialisme et pour l’autodétermination des peuples. Nous savons les malheurs endurés, mais nous considérons que c’est aux historiens d’écrire l’Histoire et pas aux politiques de l’instrumentaliser. Il nous semble plus urgent de combattre le fléau de la prédation ultralibérale qui s’abat sur l’Afrique ».
Au sujet de l’immigration, le candidat considère l’établissement de camps de migrants au Maghreb comme « une mauvaise solution », avant d’affirmer : « Il est hors de question de déléguer notre politique migratoire ».
|LIRE AUSSI : Jean-Luc Mélenchon appelle les Français à plus de solidarité avec les migrants, fustige l’attaque américaine en Syrie
« Il faut s’attaquer aux causes des migrations », poursuit-il, « l’impossibilité de tout développement des pays de départ, en raison des dettes et des politiques d’ajustement structurel imposées par le Fonds monétaire international [FMI] ou la Banque mondiale, le pillage des ressources par les multinationales et le libre-échange ».
« Nous commencerons par dénoncer les accords de partenariat économique entre l’UE et les pays ACP [Afrique, Caraïbes et Pacifique], dont les conséquences sont de ruiner la petite paysannerie et de mettre en danger la souveraineté alimentaire des pays concernés », indique le candidat, qui promet : « Nous proposerons à nos partenaires africains d’initier un audit sur la dette afin de récuser celles qui sont illégitimes ».
| LIRE AUSSI : France : Jean-Luc Mélenchon va-t-il prendre sa revanche sur 2012 ?
En Afrique, « nous initierons une nouvelle diplomatie altermondialiste basée sur le respect et le développement réel des États, en dénonçant la dette ignominieuse et les accords de libre-échange qui ravagent les sociétés africaines », promet Jean-Luc Mélenchon.
Le candidat s’engage aussi à porter l’aide au développement à 0,7% du PIB, sans la conditionner « ni vis-à-vis des migrants, ni vis-à-vis de la sécurité ».
Quant à savoir si la France doit agir lorsque des processus électoraux africains sont contestés, Jean-Luc Mélenchon rétorque : « Nous nous engageons à cesser de fermer les yeux sur les élections truquées. Stop à la Françafrique ! Nous soutiendrons les démocraties et appliquerons des mesures restrictives dans les relations avec les dictatures, sans toutefois intervenir dans les affaires intérieures des pays concernés ».