Principaux développements depuis la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, qui a déclenché la colère des Palestiniens, des manifestations dans le monde musulman et une réprobation quasi unanime de la communauté internationale.
– Onde de choc –
Le 6 décembre, le président américain affirme que « les vieux défis nécessitent une nouvelle approche ». « Il est temps d’officiellement reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël », déclare-t-il, passant outre aux mises en garde venues de toutes parts et marquant une rupture avec ses prédécesseurs. Il ordonne de préparer le transfert de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem.
Le président palestinien Mahmoud Abbas juge que les Etats-Unis sapent « délibérément tous les efforts de paix » et abandonnent leur rôle historique de « sponsor du processus de paix ». Le mouvement islamiste palestinien Hamas juge que l’annonce ouvre « les portes de l’enfer » pour les intérêts américains dans la région.
L’initiative unilatérale américaine suscite une vague de réprobation dans le monde entier.
En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu salue un « jour historique ».
Le 7 décembre, des Palestiniens affrontent des soldats israéliens et brûlent le portrait de Donald Trump. En Cisjordanie occupée, des heurts opposent jeunes Palestiniens et soldats israéliens. Une grève générale est largement suivie.
Le Hamas, qui gouverne la bande de Gaza, appelle à une nouvelle intifada.
Mahmoud Abbas et le roi Abdallah de Jordanie affirment que toute mesure modifiant le statu quo sur Jérusalem est « invalide ».
– ‘Colère’ –
Le 8 décembre, les Palestiniens sont appelés à un « jour de colère » à Jérusalem, en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza. Ils affrontent par milliers les soldats et policiers israéliens. Des heurts font deux morts et des dizaines de blessés.
Des dizaines de milliers de personnes manifestent dans plusieurs pays arabes et musulmans.
A l’ONU, les ambassadeurs de France, Royaume-Uni, Italie, Suède et Allemagne affirment que cette décision « n’est pas conforme aux résolutions du Conseil de sécurité ». L’ambassadrice américaine Nikki Haley répète que M. Trump n’a « pas pris position sur les limites ou les frontières ».
Le 9 décembre, deux membres du Hamas périssent dans des raids de l’aviation israélienne en riposte à des tirs de roquettes venus de la bande de Gaza.
Le parti Fatah du président Abbas appelle les Palestiniens à « poursuivre la confrontation et à l’élargir ».
Réunis au Caire, les ministres arabes des Affaires étrangères estiment que les Etats-Unis se sont « retirés comme parrains et intermédiaires du processus de paix ».
Le 10 décembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan affirme que son pays « n’abandonnera pas Jérusalem à la merci d’un Etat terroriste qui tue des enfants ». M. Netanyahu rétorque qu’il n’a « pas de leçon de moralité à recevoir d’un dirigeant (…) qui bombarde les Kurdes et aide des terroristes ».
– Jérusalem-Est –
Le 13 décembre, des leaders musulmans appellent le monde à reconnaître Jérusalem-Est comme capitale d’un Etat palestinien, à l’issue d’un sommet extraordinaire de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) à Istanbul.
Mahmoud Abbas affirme qu’il n’y aura « ni paix, ni stabilité » sans que la partie arabe occupée de la ville sainte ne soit reconnue comme capitale palestinienne.
Le 15 décembre, quatre Palestiniens sont tués dans des heurts avec les forces israéliennes, lors d’une nouvelle journée de mobilisation.
– ONU –
Le 18 décembre, les Etats-Unis mettent leur veto à une résolution de l’ONU condamnant leur reconnaissance unilatérale de Jérusalem, un texte approuvé par leurs quatorze partenaires au Conseil de sécurité. C' »est une insulte et un camouflet que nous n’oublierons pas », déclare Nikki Haley.
Le 21 décembre, l’Assemblée générale de l’ONU adopte à une large majorité une résolution condamnant la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël. Sur les 193 pays membres, 128 votent pour cette résolution et neuf contre, 35 pays décidant de s’abstenir. La veille, Trump avait mis en garde les pays tentés par un vote, menaçant de couper des financements américains.