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Jérusalem : Poutine et Erdogan mettent en garde contre un regain de tension

Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine ont averti lundi lors d’une conférence de presse conjointe que la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël risquait d’accroître les tensions au Moyen-Orient.

“La Russie et la Turquie croient toutes deux que (cette décision) n’aide pas à stabiliser la situation au Moyen-Orient mais au contraire déstabilise une situation déjà compliquée”, a déclaré Vladimir Poutine, qui s’est rendu à Ankara lundi soir pour rencontrer son homologue turc.

M. Erdogan a lui estimé qu'”Israël verse de l’huile sur le feu”. “Israël voit ce processus comme une opportunité pour accroître la pression et les violences contre les Palestiniens”, a ajouté le chef de l’Etat turc, affirmant que M. Poutine et lui ont “une approche similaire” sur la question.

Lors d’un passage éclair en Egypte lundi après-midi, M. Poutine a appelé à “une reprise immédiate des négociations directes israélo-palestiniennes sur tous les sujets disputés, y compris le statut de Jérusalem”, selon une traduction officielle simultanée en arabe de ses propos en russe.

Plus tôt lundi, M. Erdogan avait lui affirmé dans un discours qu'”avec cette reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, ils (les Etats-Unis) sont devenus complices de l’effusion de sang” dans les territoires palestiniens occupés.

M. Erdogan a une nouvelle fois dénoncé les agissements israéliens contre les Palestiniens à Jérusalem, accusant Israël d’avoir transformé la ville sainte “en une prison pour les musulmans et les fidèles d’autres religions”.

“Ils ne pourront jamais laver leurs mains du sang dont elles sont trempées”, a-t-il lancé. “La lutte ne s’arrêtera pas avant la création d’un Etat palestinien indépendant dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale”.

M. Erdogan a en outre affirmé qu’un sommet des leaders du monde musulman qu’il accueillera mercredi à Istanbul représenterait un “tournant” dans leur action face à la décision du président américain Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d’Israël.

Depuis cette décision, annoncée le 6 décembre,  M. Erdogan a multiplié les critiques contre M. Trump.

Dimanche, il s’en est pris à Israël, le qualifiant d’Etat “terroriste” qui use d’une force disproportionnée contre les Palestiniens.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en déplacement à Paris, lui a sèchement répondu, affirmant n’avoir “pas de leçons de moralité à recevoir d’un dirigeant qui bombarde des villages kurdes en Turquie, qui emprisonne des journalistes, aide l’Iran à contourner les sanctions internationales et aide des terroristes, notamment à Gaza”.

Cette flambée de tensions survient alors que les relations entre la Turquie et Israël restent fragiles, en dépit d’une normalisation l’an dernier après six années de froid dues à un grave incident maritime.

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