Qui est Mahmoud Rebiaï ?
Je suis un jeune de 29 ans, licencié en informatique et master en ingénierie logiciels. Je suis le président de l’association « Jeunesse El Khir » et président de la commission des affaires sociales à l’APC de Kouba.
Comment avez-vous atterri dans le travail associatif ?
Quand j’étais petit, je militais dans les scouts. Je m’intéressais beaucoup au travail de groupe et au bénévolat. Donc, le travail associatif ou caritatif est ma grande passion depuis que j’étais petit.
Comment vous est venue l’idée de lancer une association ?
C’est l’image négative qu’on colle à la jeunesse algérienne qui m’a poussé à me lancer corps et âme dans le travail associatif. Beaucoup qualifient la jeunesse algérienne de jeunesse perdue. Donc, j’ai voulu donner une autre image du jeune algérien. D’où l’idée de lancer une association. C’était le 11 juillet 2013.
Parlez-nous de votre association
Jeunesse El Khir est une association qui s’adresse aux jeunes et active dans plusieurs domaines qui concernent la jeunesse algérienne (culture, sport, loisirs, social, environnement, santé, etc.)
Nous avons trois objectifs, à savoir : cultiver l’esprit de la citoyenneté chez la jeunesse algérienne, ancrer la culture du bénévolat chez nos jeunes et encourager l’initiative et l’innovation chez les jeunes dans tous les domaines.
Notre association est présente sur le terrain depuis 5 ans mais n’a eu son agrément que le 22 juillet 2015. Aujourd’hui, nous comptons une soixantaine d’adhérents et une centaine de bénévoles.
Quel genre d’activités mène « Jeunesse El Khir » ?
Depuis 2013, on a fait des caravanes caritatives à travers plusieurs wilayas (Laghouat, Chlef, Relizane, El Bayadh, Tiaret, Blida, Tizi Ouzou, etc.) Nous distribuons des repas chauds aux SDF et nous effectuons des visites dans les hôpitaux. En outre, nous organisons des campagnes de sensibilisation contre les fléaux sociaux (drogue, tabac, sida, etc.), des tournois de football, des campagnes de nettoyage de quartiers et de reboisement, etc.
Qu’en est-il de votre action caritative pendant le mois de Ramadan ?
Depuis 5 ans, nous ouvrons des restaurants Rahma à chaque mois de Ramadan. Cette année, on en a ouvert deux : le premier à Alger-centre et le local nous a été donné par la mutuelle des finances que nous remercions vivement. Le second à Oued Smar et c’est un particulier qui nous a cédé son restaurant qui trouvera ici toute notre gratitude.
En outre, nous distribuons, aux environs de 2 heures du matin, des repas du s’hour aux SDF, des repas froid, deux fois par semaine, dans la gare routière, l’aéroport et les urgences de certains hôpitaux de la capitale (Mustapaha Bacha, Z’mirli et Kouba) et plus de 200 couffins à la veille du Ramadan. Et à la fin du mois de carême, nous comptons organiser une circoncision collective pour les enfants d’Alger.
Comment faites-vous pour vous procurer des denrées alimentaires ?
Ce sont des citoyens, des membres de nos familles généralement, qui nous font des dons. En plus des aides de certains commerçants, il y a aussi les cotisations de nos adhérents. Quant aux entreprises, nous avons fait beaucoup de demandes et pour le moment seule Coca Cola a répondu.
Et l’État, il ne vous donne pas de subventions ?
Non, aucune. Je dois préciser, que nous n’avons pas fait de demande dans ce sens. Moi je suis partisan du système américain et je ne pense pas que c’est une bonne chose de donner de l’argent aux associations qui doivent elles-mêmes trouver leurs sources de financement. Mais nous nous félicitons du fait que les portes des administrations s’ouvrent pour nous. Ceci dit, nous aurons aimé pouvoir bénéficier d’un siège pour pouvoir s’acquitter convenablement de notre mission.