Sport

Jeux islamiques : bilan « catastrophique » pour l’athlétisme algérien

Aux Jeux de la solidarité islamique 2022 à Konya en Turquie (9-18 aout), l’Algérie a totalisé jusqu’au samedi 13 août, 17 médailles dont 4 en or, 6 en argent et 7 en bronze.

En athlétisme, Bouanani Amine a été sacré médaillé d’or aux 110 mètres haies.  Les relayeurs du 4×400 m et le demi-fondiste Salim Keddar (1.500 m) ont décroché deux médailles (1 argent, 1 bronze), lors des finales disputées vendredi.

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Le quatuor algérien composé des coureurs Abdenour Bendjema, Anes Hamouni, Miloud Laredj et Abdelmalik Lahoulou a pris la deuxième place de la course, après la disqualification du Qatar pour faute technique. Le demi-fondiste Samir Keddar a pris la troisième place de la finale du 1.500 m.

Maigre bilan des athlètes algériens

Ahmed Mahour Bacha, entraîneur d’athlètes de haut niveau, revient sur le bilan de l’athlétisme à Konya et dont les épreuves se sont terminées vendredi. « L’euphorie, née des résultats des jeux méditerranéens n’est plus qu’un lointain souvenir », a-t-il écrit sur sa page Facebook.

« Le bilan est catastrophique : une seule médaille d’or (Bouanani). Nous sommes battus par le Qatar, écrasé par la Turquie et humilié par le Bahreïn. Jamais nous n’avons été humiliés » ainsi, a lancé Ahmed Mahour Bacha dans une déclaration à TSA, ce dimanche 14 août.

« Nous n’avons envoyé que 12 ou 13 athlètes alors que le Maroc en a envoyé 45. D’où la question : avons-nous une politique sportive, une feuille de route ? Savons-nous ce que nous faisons ? », s’interroge-t-il.

 A entendre Mahour Bacha, l’Algérie a tort de sous-estimer des compétitions intermédiaires comme les Jeux islamiques, les jeux panarabes, les jeux universitaires, etc., qui sont des compétitions de préparation de notre élite pour les championnats du monde et les Jeux olympiques.

Ces deux compétitions phares sont « la finalité, l’objectif suprême du sport algérien », juge l’ancien athlète de haut niveau. « Le rôle des compétitions intermédiaires est justement de former des équipes nationales espoirs pour que les athlètes puissent acquérir de l’expérience et pour qu’ils puissent un jour reprendre le flambeau », explique Ahmed Mahour Bacha.

« Je suis contre les critères d’excellence »

Et de poursuivre pour souligner l’importation des compétitions intermédiaires pour les athlètes algériens.

«Nos jeunes s’entraînent, ils ne font quasiment pas de compétitions internationales. Ils participent parfois à un meeting qui ne remplace pas une compétition comme les Jeux méditerranéens ou les Jeux islamiques. C’est donc une erreur de ne pas avoir envoyé des athlètes aux Jeux islamiques comme c’est une erreur de ne pas avoir engagé tous nos athlètes aux JM d’Oran », lance notre interlocuteur.

Ahmed Mahour Bacha estime qu’il aurait mieux valu envoyer tous les athlètes algériens qui ont participé aux Jeux méditerranéens d’Oran aux Jeux islamiques en Turquie.

« Le ministère a dit qu’il faut un critère d’excellence, moi je ne suis pas d’accord avec ces critères d’excellence. S’agissant de l’athlétisme, de la boxe et du judo, des disciplines pourvoyeuses de médailles pour l’Algérie, on ne doit pas obliger des sportifs à ne participer à des compétitions que pour ramener des médailles. On devrait participer à toutes les compétitions internationales avec des équipes nationales complètes », soutient-il. 

Ahmed Mahour Bacha regrette que mis à part Dahoulou Moula et Bouanani Amine, les athlètes algériens qui ont participé à ces Jeux islamiques 2022 n’étaient pas présents aux championnats du monde aux Etats-Unis. « Ils sont restés chez eux depuis la fin des Jeux méditerranéens d’Oran (25 juin-5 juillet) sans aucun stage », relève-t-il.

Ahmed Mahour Bacha croit en l’étoile montante Bouanani Amine qui « a enfin réussi à démontrer tout le bien qu’on pensait de lui ». « Il a souffert. Nous avons des talents mais ils ne sont pas aidés», regrette Ahmed Mahour Bacha.

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