À ce rythme, les Jeux méditerranéens d’Oran seront une grande réussite pour l’Algérie. Trois jours après leur ouverture, presque aucune fausse note n’est à déplorer.
Il y a même de très belles choses totalement inattendues, comme la très forte présence du public aux épreuves des sports individuels qui, d’habitude, ne suscitent pas tant d’engouement.
La frayeur de la secousse tellurique enregistrée le lendemain de l’ouverture des jeux est vite oubliée.
L’Algérie se souviendra pendant longtemps de la cérémonie d’ouverture tenue samedi 25 juin au stade d’Oran, flambant neuf et plein à craquer. Cela fait longtemps que l’Algérie n’a pas abrité un évènement international d’une telle envergure et les Oranais ne pouvaient pas manquer le rendez-vous avec l’histoire.
La bonne organisation et la parfaite maîtrise des scènes et fresques présentées, la grande qualité du spectacle et la forte présence du public ont fait taire les réticences exprimées il y a quelques mois quant à la capacité de l’Algérie à réussir les JM qu’elle n’a pas accueillis depuis près d’un demi-siècle, depuis 1975.
La représentation à un très haut niveau de certains États étrangers fait que les jeux d’Oran sont un succès même sur le plan politique.
La cérémonie d’ouverture passée, il restait l’essentiel, soit le séjour des délégations et le déroulement des épreuves. Là aussi, le succès est jusque-là au rendez-vous.
Les impressions des athlètes étrangers recueillies par les chaînes de télé algériennes sont unanimes quant à la qualité de la prise en charge au niveau du Village méditerranéen, un autre joyau construit en prévision de ces jeux.
Dans les stades et les salles, l’organisation est aussi parfaite et l’engouement sans pareil. Pour le match d’ouverture du tournoi de football entre l’Algérie et l’Espagne (1-0), le stade de Sig a affiché complet.
Disco Maghreb, un lieu de pèlerinage
Sig est une petite ville de la wilaya de Mascara, connue pour ses olives et son attachement au football, à travers notamment son club, le Hilal Sig.
Le public a porté les jeunots des Verts pendant 90 minutes, créant une ambiance digne d’un grand rendez-vous footballistique. Le tout dans un fair-play qui tord le cou à un autre cliché, celui de la violence dans les stades algériens. L’autre belle chose à retenir est le fait qu’une petite ville de la taille de Sig ait pu disposer d’une si belle infrastructure sportive.
Si l’engouement pour les épreuves de football était attendu, celui qui entoure les sports individuels est une belle surprise. Les athlètes algériens qui ont raflé plusieurs médailles dans les épreuves de karaté l’ont fait devant une forte assistance complètement acquise à leur cause.
En dehors des épreuves, les athlètes, journalistes ou visiteurs, algériens ou étrangers, découvrent et font découvrir via les réseaux sociaux les rues et monuments d’Oran.
Un endroit, que personne n’attendait également, est particulièrement prisé. Il s’agit des locaux qui servirent de siège à Disco Maghreb, la maison d’édition qui a lancé les plus grands noms du rai dans les années 1980 et 1990.
Le label oublié a été ressuscité par un clip sorti juste avant les Jeux méditerranéens par DJ Snake. Personne ne souhaite repartir d’Oran sans une photo souvenir devant le siège, délabré mais chargé d’histoire.