Politique

Jil Jadid appelle à sécuriser les avoirs en devises de l’Algérie

L’Algérie devra faire face à plusieurs défis dont les origines « sont autant endogènes qu’exogènes », a affirmé Jil Jadid dans un communiqué publié ce dimanche, deux jours après la réunion de son conseil national.

 Au plan interne, le parti présidé par Soufiane Djilali estime que le pays « doit rapidement retrouver un consensus politique national pour renouer les fils de la confiance, réhabiliter la politique et faire face aux potentielles perturbations sociales à venir », lit-on dans un communiqué diffusé ce dimanche par la direction du parti.

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Des perturbations que favorisent, poursuit Jil Jadid, la « faiblesse de notre système économique, du chômage endémique, de l’inflation excessive due en bonne partie à une dépendance trop élevée aux importations, de l’absence d’une dynamique de l’investissement, d’un système financier rigide et d’une bureaucratie toujours plus entreprenante devenue l’outil par excellence pour une corruption active ».

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Pour Jil Jadid, les difficultés socio-économiques ne peuvent que « renforcer la défiance de la société algérienne à l’encontre des institutions politiques ».

L’occasion pour son président, M. Djilali, de qualifier d’excessives « les poursuites judiciaires avec détentions préventives » pour activisme politique.

Il pointe également « le manque flagrant de communication de l’appareil judiciaire et politique, a fortiori lorsqu’il y a mort d’homme », dans la foulée du décès de l’activiste Hakim Debbazi dans la prison de Koléa.

Et Jil Jadid par la voix de son président de dénoncer « la fermeture inexpliquée des médias », à l’opposition. Tous ces éléments « renforcent le sentiment de malaise dans le pays », estime Jil Jadid.

M. Djilali, met en cause par ailleurs « la faiblesse manifeste » du gouvernement qui semble, selon lui, « déconnecté de l’opinion publique et les multiples décisions contradictoires et répressives dans la gestion économique du pays… (qui) démoralisent les citoyens en général et les entreprises en particulier ».

Alors que le prix du baril de pétrole dépasse les 110 dollars, donnant au gouvernement une « marge de manœuvre », Jil Jadid appelle néanmoins à exploiter cette embellie des exportations d’hydrocarbures « à bon escient pour la mise en œuvre d’un véritable programme de développement stratégique multisectoriel ». Ce qui passe par un investissement productif qui devrait être largement stimulé et ouvert tant aux capitaux nationaux qu’étrangers, relève Jil Jadid.

« Gestion sécurisée » des réserves financières du pays

Face à la perspective de l’afflux d’une nouvelle manne grâce aux hydrocarbures, le parti de M. Djilali incite les autorités publiques à une « gestion sécurisée » des réserves financières de l’Algérie.

« En effet, à l’ombre du conflit sur l’Ukraine entre les pays de l’OTAN/UE versus la Russie, tant militaire qu’économique, les risques sur la valeur des monnaies et des obligations d’État, deviennent trop élevés. L’Algérie devrait s’engager à convertir ses avoirs en dollars et euros en détention d’Or physique et/ou de matières premières et à les domicilier sur le territoire national », exhorte-t-il.

Après l’éclatement de la guerre en Ukraine, les pays occidentaux ont infligé à la Russie une série de sanctions économiques, dont le gel de ses avoirs dans les banques américaines et européennes.

Le renchérissement exceptionnel du pétrole et du gaz pour les mois à venir, renforcé par la mise en place d’un boycott par l’UE des hydrocarbures russes, pourrait tenter l’Algérie à une surproduction qui accélérerait la déplétion de ses réserves.

C’est contre ce risque que Jil Jadid prévient justement, appelant à renforcer l’amont pétrolier avec une recherche de nouveaux gisements de « manière rationalisée ». Ce qui n’empêche pas l’Algérie de donner des gages à ses clients européens par rapport au respect des contrats de livraison.

Sur le plan social, Jil Jadid estime que la poursuite d’une politique sociale par le gouvernement doit assurer la protection des franges de la population les plus exposées, considérant que le soutien de plusieurs catégories de nos concitoyens « reste inévitable ».

« Cependant, précise-t-il, les efforts du pays doivent maintenant être axés sur le développement économique, en particulier sur une ré-industrialisation plus offensive », jugeant que l’activité économique va assurer à terme un niveau de vie compatible avec les besoins des Algériens « et non pas la distribution de la rente, elle-même vouée à l’extinction ». Le parti Jil Jadid conclut sur le fait que l’indépendance alimentaire du pays est devenue un « enjeu capital ».

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