Jil Jadid déplore l’absence de dialogue social en Algérie. Le parti estime que la « méthode qui consiste à vouloir réformer sans concerter ne peut fabriquer de la confiance et emporter l’adhésion. »
Dans un éditorial publié ce samedi 28 janvier par son vice-président Zoheir Rouis, Jil Jadid juge qu’il est « temps de sortir de ce qui est légitimement perçu comme une forme de condescendance de technocrates qui croient savoir mieux que quiconque comment et quoi réformer. »
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Pour lui, ce sont « l’absence » de communication, de dialogue et de concertation et les « sempiternelles velléités » de fabrication d’interlocuteurs « vils » et « serviles », qui ont « créé des blocages extrêmement dommageables dans la société » algérienne ainsi que des « ruptures de confiance telles que le moindre acte des pouvoirs publics devient suspicieux. »
« Et ce ne sont pas les décisions, a priori découvertes fortuitement, de dissolution de telle ou telle organisation, sur demande « discrète » d’un ministère, ou la circulation, sans concertations des principaux acteurs concernés, d’avants projets de textes législatifs d’importance, comme par exemple ceux sur les partis ou l’exercice du droit syndical et le droit de grève, qui démontrent aujourd’hui le contraire », ajoute le parti.
Jil Jadid déplore l’absence de dialogue social en Algérie
Jil Jadid fait allusion à la récente dissolution de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) et les deux projets de loi sur les syndicats et le droit de grève qui suscitent la colère de l’UGTA et de la Confédération des syndicats algériens (CSA).
Jil Jadid estime « incompréhensible » que le gouvernement « ne tire aucune conclusion utile » du hirak du 2019 pour « approfondir » et « consolider » la confiance par les canaux du « dialogue direct », en « suivant la voie ouverte en ce sens » par le président de la République lui-même.
Jil Jadid rappelle ce qu’a connu l’Algérie un 22 février 2019 comme « bouleversements et mobilisation populaire extraordinaire exprimant un profond désir de changement et d’expression de la citoyenneté ».
Pour Jil Jadid, l’Algérie est devant un « hiatus handicapant » par le fait de « ne pas avoir, dans cette phase historique de l’après 22 février 2019, une assemblée nationale pleinement représentative de la pluralité des expressions politiques réelles et d’un gouvernement politique représentatif de cette diversité pour porter avec audace les réformes de rupture attendues, seules à même d’assurer un saut qualitatif suffisamment fort pour incarner le changement et rétablir la confiance. »
Pour Jil Jadid, cette confiance peut « consolider » le pays et lui ouvrir des « perspectives d’évolution politique » pour construire un état de droit, l’épanouissement et le développement économique et social.