C’était déjà dans l’air. La participation algérienne lors des jeux méditerranéens JM-2018 clôturés dimanche 2 juillet à Tarragone (Espagne) s’est avérée un véritable échec pour le sport national, où l’Algérie a terminé à la 15e place au classement général avec une moisson de 13 médailles (2 or, 4 argent, 7 bronze), soit la moitié de la récolte réalisée lors de la précédente édition JM-2013 à Mersin (Turquie).
Les deux médailles en vermeil décrochées par le nageur Oussama Sahnoune et le karatéka Hocine Daïkhi, constituent ainsi l’arbre qui cache la forêt, alors que l’ensemble des présidents de fédérations ont évoqué unanimement « un manque flagrant de préparation ».
« Je suis totalement surpris du ratage des judokas algériens qui ont été out lors de ces joutes. La mauvaise préparation est, une nouvelle fois, pour quelque chose certes, mais il y a aussi l’aspect technique totalement négligé lors du cycle olympique écoulé et qui s’est avéré fatal sur le tatami », a déploré Salim Boutebcha, directeur technique national (DTN) de la fédération algérienne du judo.
Même son de cloche chez l’athlétisme, jadis source de bonheur et pourvoyeur de médailles pour le sport algérien, qui s’est contenté cette fois-ci de deux médailles seulement (argent et bronze).
« J’ai effectué la préparation aux JM-2018 avec mes propres moyens durant trois mois, aux États-Unis et en France, sans aucun soutien de la Fédération. J’ai été abandonné à mon sort sans aucun soutien de leur part. Les Jeux olympiques de Tokyo en 2020, c’est demain, il est temps de donner les moyens de préparation aux athlètes avant qu’il ne soit trop tard », a regretté l’athlète Abdelmalik Lahoulou, 4e de la finale du 400m haies des JM-2018.
Après la sortie réussie aux JM-2013 à Mersin pour ce qui est la deuxième meilleure performance dans l’histoire des participations algériennes avec 26 médailles (9 or, 2 argent et 15 bronze), l’Algérie est passée complètement à côté de la plaque en terre ibérique, alors qu’elle a été devancée par des « petits » pays du bassin méditerranéen tels que Chypre (4 médaille d’or) ou encore le Kosovo (3 médailles d’or).
En termes de médailles, le nageur Oussama Sahnoune a réalisé une performance personnelle en décrochant à lui seul deux breloques : l’or sur 100m nage libre et l’argent sur 50m nage libre, battant au passage les deux records d’Algérie des distances, vieux de plus de dix ans.
Le karaté et la lutte ont constitué les seules satisfactions de ce rendez-vous méditerranéen dans un ciel sportif algérien assez morose, avec un total de quatre médailles dont une en or. Côté déception, la boxe (2 bronze) et le judo (2 bronze), ont eu des parcours décevants lors des JM-2018, ne parvenant même pas à atteindre une finale pour disputer l’or.
Hassiba Boulmerka, chef de la délégation algérienne aux JM-2018, a estimé que « le sport national a touché le fond » à Tarragone, ajoutant que les résultats obtenus par les athlètes aux JM-2018 reflètent « la réalité du terrain ».
Le MJS sévit devant la mascarade
Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab, s’est dit « déçu » vis-à-vis des résultats réalisés par la délégation algérienne au cours de la 18e édition des JM , à trois ans de la prochaine édition prévue en 2021 à Oran.
« Hormis quelques athlètes qui ont réussi à s’illustrer même dans des disciplines difficiles, que je tiens à féliciter au passage, nos athlètes ont été loin des attentes. Il faudra chercher les causes de cette déconvenue, et c’est la raison pour laquelle d’ailleurs j’ai mis en place une commission technique pour l’évaluation du parcours de notre délégation », a déclaré Hattab lundi en marge de la cérémonie de la réception de l’emblème des jeux méditerranéens au siège de la commission nationale de l’organisation de la prochaine édition à Oran qu’il a ramené de Tarragone, cité par l’agence officielle.
Le premier responsable du département ministériel a reconnu que la qualité de la préparation des sportifs algériens « ne répondait pas aux normes », prévenant que « les choses vont changer à l’avenir ».
Le ministre a d’ailleurs exigé que les préparatifs pour la prochaine édition des jeux méditerranéens qu’abritera Oran en 2021 « démarrent dès maintenant », tablant sur une « moisson de premier ordre lors des prochains jeux, d’autant qu’ils seront organisés dans notre pays ».
Rappelons que l’Algérie a participé au rendez-vous de Tarragone avec 233 athlètes et 102 techniciens dans 24 disciplines : athlétisme, badminton, boxe, boules, cyclisme, escrime, gymnastique, haltérophilie, judo, karaté-do, luttes associées, natation, taekwondo, tennis, handball, volley-ball, tennis de table, triathlon, rafle, aviron, football, tir sportif, sports équestres et voile.