Victime d’une campagne nauséabonde mettant en cause son intégrité, la boxeuse algérienne Imane Khelif a porté plainte devant la justice française pour « harcèlement moral », a annoncé son avocat Nabil Boudi, ce samedi 10 août.
Imane Khelif a remporté vendredi soir la médaille d’or de la catégorie des -63 Kg aux Jeux olympiques de Paris 2024, après plusieurs semaines d’une campagne calomnieuse impliquant plusieurs personnalités mondiales d’horizons divers. L’athlète est accusé d’être un transgenre.
Elle a fait le dos rond face aux attaques et est restée concentrée sur son objectif. Maintenant que la médaille d’or est dans son escarcelle, la deuxième pour l’Algérie dans ces JO 2024 après celle de Kaylia Nemour en gymnastique, Imane a décidé de contre-attaquer.
« Après le temps sportif, vient le temps judiciaire. Tout juste médaillée d’or aux Jeux olympiques de Paris 2024, la boxeuse Imane Khelif a décidé de mener un nouveau combat : celui de la justice, de la dignité et de l’hinneur », a écrit ce samedi sur X son avocat Me Nabil Boudi, pour qui « le harcèlement unique subi par la championne de boxe restera la plus grosse tâche de ces Jeux olympiques ».
L’avocat au barreau de Paris a annoncé dans le même post qu’Imane Khelif a saisi son cabinet qui a déposé hier (vendredi 9 août) une plainte pour « cyberharcèlement aggravé ». La plainte a été déposée auprès du pôle de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris.
Imane Khelif a saisi la justice française pour « harcèlement aggravé »
Me Boudi ne précise pas les parties contre lesquelles la plainte a été déposée. Il souligne toutefois que l’enquête déterminera qui a été « à l’initiative de cette campagne misogyne, raciste et sexiste ». Elle s’intéressera aussi à tous ceux qui ont « alimenté ce lynchage numérique », a ajouté Me Nabil Boudi.
Communiqué de presse : Imane Khelif pic.twitter.com/LEdZTcIdU1
— Nabil Boudi (@BoudiNabil) August 10, 2024
La campagne contre Imane Khelif trouve son origine dans sa disqualification par l’association internationale de boxe amateure (IBA), pour un taux élevé de testostérone, des championnats du monde 2023, alors qu’elle était qualifiée pour la finale.
Malgré le soutien apporté à la boxeuse algérienne par le Comité international olympique (CIO), l’IBA est revenue à la charge pendant ces JO, réitérant ses accusations au cours d’une conférence de presse organisée le 5 août à Paris.
La boxeuse italienne Angela Carini, adversaire de l’Algérienne en ⅛ de finale, a aussi contribué à alimenter la polémique en abandonnant, en pleurs, après seulement 46 secondes de combat.
De nombreuses personnalités mondiales d’horizons divers ont attaqué Imane Khelif, dont Donald Trump, Giorgia Meloni, Matteo Salvini et Elon Musk.
Jeudi 8 août, l’affaire a été évoquée au conseil de sécurité de l’ONU par le représentant de la Russie, déclenchant une réplique instantanée et ferme du délégué de l’Algérie.