L’histoire semble vouloir se répéter pour la boxeuse algérienne Imane Khelif. Après sa disqualification des championnats du monde de boxe amateur à New Delhi en 2023, voilà que sa présence aux JO de Paris 2024 est critiquée par des médias français.
En 2023, l’athlète algérienne a été exclue des championnats du monde de boxe amateur de New Delhi par la Fédération internationale de boxe (IBA), après s’être brillamment qualifiée en finale, et ce, en raison « d’un taux de testostérone trop élevé ».
Elle a été toutefois autorisée, par le Comité olympique international (CIO), à représenter l’Algérie lors des Jeux olympiques 2024 à Paris (26 juillet – 11 août). Hélas, sa présence lors de cet événement mondial ne semble pas plaire à tout le monde.
Imane Khelif : la polémique refait surface au JO de Paris 2024
En effet, la boxeuse algérienne fait face à des accusations plus graves à celles auxquelles elle était confrontée en 2023. Alors qu’à New Delhi, il lui était reproché seulement un simple dérèglement hormonal, à New Delhi, à Paris, certains vont jusqu’à l’accuser d’être transgenre.
Le Figaro, dans un article du 30 juillet, rappelle que le président de l’IBA, Umar Kremlev, avait déclaré en 2023 à l’agence de presse russe TASS que la boxeuse algérienne avait des « chromosomes XY », généralement relatifs aux hommes.
Le responsable a été également cité par Fox News, dans un article où il est question d’Imane Khelif et d’une présumée volonté de certains athlètes « de tromper » les organisateurs et les sportifs lors des championnats du monde de 2023 « en se faisant passer pour des femmes ».
Ceci dit, la Fédération internationale de boxe (IBA), qui est à l’origine de ses déclarations, n’est plus reconnue par le Comité olympique internationale (CIO) qui a déclaré que « tous les athlètes participant au tournoi de boxe des Jeux olympiques Paris 2024 respectent les règles d’admissibilité et d’inscription à la compétition, ainsi que toutes les règles médicales applicables conformément aux règles 1.4 et 3.1 de l’Unité de boxe Paris 2024 ».
Imane Khelif accusée d’être un homme
La journaliste Hana Ghezzar Bouakkaz dénonce, dans un tweet posté ce 31 juillet, « un acharnement médiatique et un cyber-harcèlement contre la boxeuse algérienne », assurant que ces attaques sont « injustes », car basées uniquement sur « l’hyperandrogénie » de l’athlète.
La journaliste évoque notamment des commentaires d’Elon Musk qui a souligné, dans des commentaires sous des publications accusant la boxeuse algérienne d’être un homme qui va boxer des femmes, que cela est « fou » et « terriblement et clairement injuste ».
« Comment un homme aussi influent peut-il juger sans se documenter sur ce cas médical complexe ? », dénonce la journaliste, soulignant que le cas de Imane Khelif n’est pas « isolé », car d’autres athlètes comme « Caster Semenya, Francine Niyonsaba, Margaret Wambui et Dutee Chand ont aussi été victimes de discrimination ».
Elon Musk n’est pas le seul à s’attaquer à la boxeuse algérienne. Dans un tweet posté le 30 juillet et qui a fait près de 12 millions de vues, la nageuse américaine Riley Gaines s’attaque frontalement à Imane Khelif, l’accusant d’être « un boxeur homme qui combat des femmes aux Jeux olympiques ».
Tout est parti, en fait, d’un tweet de l’avocate Katherine Deves qui a partagé, mardi 30 juillet, sur X la vidéo d’un combat de la boxeuse algérienne, en posant cette question : « Pourquoi les responsables olympiques autorisent-ils cet homme à entrer sur le ring avec une femme ? ». En une journée, le tweet a été vu plus de 18 millions et a suscité 8.000 commentaires.
Pour faire face à de telles attaques, Hanna Ghezzar Bouakkaz va jusqu’à appeler « les sportifs comme Benzema et Mahrez à utiliser leur voix pour soutenir Imane et promouvoir le respect et la justice dans le sport ».
JO de Paris 2024 : Imane Khelif va boxer ce jeudi
Il est à rappeler que suite à sa disqualification des championnats de boxe féminine organisés à New Delhi en 2023, Imane Khelif, a évoqué « un complot » et a reçu un soutien fort de la part des Algériens.
Mark Adams, porte-parole du CIO, a soutenu hier mardi 30 juillet, qu’il est « établi » que Imane Khelif, ainsi que la boxeuse Taïwanaise Lin Yu Ting, « soient des femmes », rappelant que « ces athlètes ont boxé à plusieurs reprises depuis plusieurs années dans les catégories féminines et qu’elles ne viennent pas juste d’arriver »
La boxeuse algérienne devrait ainsi affronter jeudi 1ᵉʳ août la boxeuse italienne Angela Carini dans le cadre d’un combat en poids welters.
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