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JO 2024 : la fédération française de gym accuse Kaylia Nemour

JO 2024 : la fédération française de gym accuse Kaylia Nemour

Kaylia Nemour Source : Facebook
Kaylia Nemour

Réactions en chaîne après le sacre de la gymnaste algérienne Kaylia Nemour aux Jeux olympiques de Paris 2024. La plus attendue était évidemment celle de la Fédération française de gymnastique (FFG), accusée en France d’avoir laissé filer un tel talent. Au lieu d’assumer, la fédération a préféré rejeter la faute sur l’athlète et son entourage.

Il y a en effet de quoi nourrir des regrets et accabler les responsables de la gym française. Cela fait 20 ans que la France attendait cette médaille. L’unique consécration olympique de l’histoire de la gym féminine française remonte à 2004. Kaylia Nemour pouvait mettre fin à cette disette mais elle a choisi de défendre les couleurs de son pays d’origine, l’Algérie. 

Pire, la gymnastique française, tant masculine que féminine, est sortie les mains vides des JO de Paris 2024. Sa meilleure performance est la quatrième place aux anneaux de Samir Aït Saïd, un autre franco-algérien. 

Celui-ci en a d’ailleurs rajouté une couche en critiquant le fonctionnement de la FFG, demandant à s’entraîner désormais à l’étranger pour préparer les JO 2028 de Los Angeles.

La Fédération française donne sa version

Kevin Rabaud, directeur technique de la fédération française, s’est livré à un exercice d’explication en conférence de presse juste après la médaille d’or remportée pour l’Algérie par Kaylia Nemour. 

Le responsable regrette évidemment cette tournure des évènements. « Quel dirigeant, quel DTN peut se passer d’une médaille ? Ça n’existe pas (…) C’est une gymnaste magnifique, sa réussite est exceptionnelle. Effectivement, j’aurais préféré la compter dans mon équipe de France », a-t-il dit. 

Selon lui, Kaylia n’a pas été « rejetée » ou « chassée » de l’équipe de France de gymnastique. C’est elle qui a fait le « choix » de partir. Au lieu d’assumer, il s’enfonce, en accusant la gymnaste, sa famille et son entraîneur.

« Kaylia avait sa place en équipe de France. Des choix autres ont été faits par son entourage, par elle-même. Des choix qu’elle assume », a chargé le DTN de la Fédération française de gym. 

Le DTN de la FFG accuse Kaylia Nemour et son entourage 

Rabaud a accusé l’entourage de l’athlète de s’être empressé d’opter pour la solution du changement de nationalité sportive. « Il n’y a pas eu une réelle volonté de dialogue. La demande de changement de nationalité sportive a été posée comme un sujet quasiment immédiatement", a-t-il dit. 

Malgré le fiasco évident, Rabaud défend bec et ongles la démarche qui était celle de sa fédération, assurant que celle-ci n’a pas interdit à l’athlète de reprendre la compétition mais qu’elle lui a proposé une « reprise progressive » car « la préservation de l’intégrité des gymnastes est quelque chose de particulièrement important ». 

L’entraîneur de Kaylia Nemour rend hommage à l’Algérie

Mais le DTN français omet de dire plein de choses qui entourent cette affaire. Comme par exemple que Kaylia Nemour a été prise en otage dans un bras de fer qui ne la concernait pas entre la fédération et son club d’Avoine-Beaumont et que l’intransigeance incompréhensible de la fédération française a failli mettre fin à la carrière de la jeune gymnaste. 

La FFG a refusé à Kaylia Nemour de reprendre les entraînements et a tenté de bloquer le changement de sa nationalité sportive. Il a fallu une pétition des milieux sportifs et l’intervention de la ministre française des Sports pour qu’elle puisse concourir sous les couleurs de l’Algérie. 

En Algérie, Kaylia et ses entraîneurs -qui ont eux aussi pris la nationalité sportive algérienne- ont trouvé un traitement aux antipodes de ce qu’ils ont vécu en France. 

« Je peux vous dire qu’avec l’équipe de France, Kaylia a eu beaucoup d’obstacles. Cela l’aurait forcement ralentie dans sa progression, même si elle a le talent et les capacités requises pour être une grande championne », confirme l’entraîneur de la championne, Marc Chirilcenco. 

Dans un entretien au quotidien algérien El Moudjahid, le technicien a reconnu que sans le changement de nationalité, sa protégée « n’aurait pas eu les moyens que l’Algérie a mis à sa disposition pour atteindre cet objectif ». « Avec la Fédération algérienne, Kaylia a bénéficié d’une attention particulière et de moyens adaptés à ses besoins pour être au rendez-vous à Paris », a réitéré Marc Chirilcenco. 

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