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JO 2024 : l’Algérien Driss vs l’Israélien Butbul, la Fédé internationale de judo réagit

Ce n’est peut-être pas fini pour le judoka algérien Mohamed Redouane Driss, disqualifié dimanche par la pesée, quelques heures avant d’affronter un adversaire israélien aux Jeux olympiques de Paris 2024. La Fédération internationale de judo (FIJ) a annoncé, ce lundi 29 juillet, qu’elle enquêtera sur cette affaire après les JO.

Le tirage au sort avait mis l’Israélien Tohar Butbul sur le chemin de Mohamed Redouane Driss en 1/16 de finale de la catégorie des -73 Kg. L’Algérien s’est alors retrouvé devant un dilemme : accepter d’affronter le judoka israélien et faillir à la ligne adoptée jusque-là par les sportifs algériens ou boycotter le combat et courir le risque d’une lourde sanction qui pourrait signifier la fin de sa carrière.

Affaire du judoka algérien contre un Israélien : une « enquête approfondie » après les JO

Dimanche soir, l’athlète est soulagé en apprenant qu’il est disqualifié pour avoir dépassé le poids requis pour la catégorie. À la pesée, la balance a affiché 73,4 kilogrammes. Se faire éliminer des Jeux olympiques est toujours mieux qu’une suspension de plusieurs années.

Mais ce n’est pas fini. La Fédération internationale de judo ne semble pas convaincue de l’argument du surpoids. « Nous ne pouvons pas justifier la surcharge pondérale de M. Driss, mais nous restons déterminés à faire en sorte que tous les athlètes concourent dans des conditions égales et équitables », a indiqué la FIJ dans un communiqué diffusé ce lundi matin.

L’instance internationale insinue qu’elle soupçonne que l’athlète algérien et son encadrement ont agi pour des considérations politiques, écrivant dans son communiqué que « les athlètes sont souvent victimes de conflits politiques plus larges ».

Insinuations suspectes de la FIJ et du Comité olympique israélien

Immédiatement après le verdict de la pesée, le Comité olympique israélien, dont le pays ne devait pas participer à ces JO en raison de la guerre sanglante qu’il mène contre Gaza depuis le 7 octobre dernier, a crié au subterfuge accusant l’athlète algérien d’avoir voulu éviter d’affronter un adversaire israélien, dénonçant un « comportement » qui « n’a pas sa place dans le monde du sport ».

La FIJ annonce que cette affaire fera l’objet après les JO de Paris 2024 d’une « enquête approfondie » et n’exclue pas que « d’autres mesures seront prises si nécessaire ».

Aux JO de Tokyo en 2021, l’Algérien Fethi Nourine s’était retiré face à un adversaire soudanais pour ne pas affronter au tour suivant le même judoka israélien, Tohar Butbul. Il a été lourdement sanctionné par la FIJ qui lui a infligé une suspension de 10 ans, ainsi qu’à son entraîneur Amar Benikhlef. La carrière de Fethi Nourine a pris fin à cause de cet épisode.

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