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JO 2024 : le stand du Maroc à Station Afrique fermé après un grave dérapage

JO 2024 : le stand du Maroc à Station Afrique fermé après un grave dérapage

Source : Instagram Station Afrique
La scène de Station Afrique.

Le conflit au Sahara occidental s’invite aux JO de Paris 2024.

Le maire de l’île-Saint-Denis, commune de la Seine-Saint-Denis en région parisienne, a décidé ce samedi 3 août de fermer le stand marocain dans la fan zone Africa Station des JO de Paris 2024.

Cette décision intervient après le dérapage d’une chanteuse marocaine à propos du Sahara occidental.

Des médias et des activistes marocains crient au complot et accusent le maire Mohamed Gnabaly d’avoir agi en faveur de la position algérienne via des liens supposés avec l’Algérie.

Sport et politique ne font jamais bon ménage. Mais Saida Charaf, une chanteuse marocaine, n’a pas hésité de chanter la marocanité du Sahara occidental lors de la soirée musicale organisée jeudi dernier en l’honneur du Maroc au stand marocain.

« Sahara marocain. Merci président Macron », a chanté Saida Charaf

Dans un contexte des plus tendus, suite au soutien du président français Emmanuel Macron au plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental, la chanteuse a scandé « Sahara marocain. Merci président Macron ».

Il n’est donc pas surprenant que ce geste soit considéré comme un dérapage, d’autant que l’événement était purement sportif, loin de la politique.

Rappelons que l’Algérie, connue pour sa position intransigeante à propos du Sahara occidental, a rappelé son ambassadeur à Paris, pour marquer son désaccord avec la nouvelle position française.

Jeudi 1ᵉʳ août, lors de la soirée musicale, en présence de l’ambassadrice du Maroc en France, Samira Sitaïl, la chanteuse Saida Charaf a suscité un grave incident, car le maire de l’île-Saint-Denis, Mohamed Gnabaly, a dû intervenir personnellement en plein concert pour la recadrer.

Il a ensuite décidé tout bonnement de fermer le stand marocain dans la fan zone station Afrique des JO de Paris 2024.

« Ici dans la station Afrique, je ne veux pas qu’on fasse de la politique »

« Ici, dans la station Afrique, je ne veux pas qu’on fasse de la politique. On est tous ensemble. Et pour ne blesser personne à l’île-Saint-Denis, je veux qu’on reste ensemble », a-t-il déclaré juste après la prestation de la chanteuse devant une foule de Marocains qui le huait en criant « Sahara marocain ».

Dans un communiqué rendu public ce dimanche 4 août, la Mairie de l’île-Saint-Denis a indiqué que c’est « avec grand regret que la Ville a dû signifier à la représentante du Maroc la fin de la convention d’occupation qui liait notre ville à l’ambassade du Maroc dans le cadre de Station Afrique ».

« Ces interventions politiques contreviennent aux règles de neutralité fixées dans la convention signée par tous les pays », ajoute la mairie.

Pourtant, des réunions ont été réalisées avec les représentants marocains « pour demander à ce qu’aucune allusion sur la situation ne soit faite par les intervenants et artistes de la soirée ».

Des médias et activistes marocains accusent l’Algérie

La mairie de l’île-Saint-Denis rappelle également que « le même dispositif avait été mis en place lors de la soirée en l’honneur de l’Algérie il y a une semaine ».

Or, « les engagements avaient été tenus, malgré les annonces présidentielles du jour », ajoute la même source.

Le lendemain, « l’ambassadeur d’Algérie, qui était présent la veille à Station Afrique, a été rappelé dans son pays », rappelle encore le communiqué.

Après cette décision, des activistes et des médias marocains ont immédiatement attaqué le maire Mohamed Gnabaly pour de prétendus liens avec l’Algérie, l’accusant d’avoir suspendu les activités du stand marocain sur décision et en faveur de l’Algérie.

Le supposé lien dont parlent les activistes et les médias marocains est lié au fait que l’épouse du maire de l’île-Saint-Denis est d’origine algérienne.

« Sous la coupe de son épouse algérienne très nationaliste, Mohamed Gnabaly, maire de l’île-Saint-Denis, suspend les activités de la Maison Maroc », a écrit le site d’information marocain Barlamane.

Sur le réseau X, de nombreux activistes marocains ont crié à l’injustice et ont accusé Mohamed Gnabaly d’avoir agi en faveur de l’Algérie.

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