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JO de Paris 2024 : des scènes controversées censurées en Algérie et au Maroc

Grandiose et riche en couleurs et en innovation, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, vendredi 26 juillet, est néanmoins très critiquée pour le choix de certaines séquences jugées provocatrices et blasphématoires envers la religion. Les scènes controversées ont été censurées par les télévisions de plusieurs pays musulmans, dont l’Algérie et le Maroc.

La cérémonie s’est déroulée en plein air, dans le décor féerique de la capitale française, la Seine, la tour Eiffel, les champs Elysées… Mais les concepteurs du programme ont soulevé un flot de critiques pour le choix des thèmes qui divisent, parfois provocateurs.

C’est notamment le cas des drag-queens, des hommes transformés ou déguisés en femmes, et d’autres expressions de soutien à la communauté LGBT, ainsi qu’une représentation de la Cène, ou le dernier repas de Jésus-Christ dans la religion chrétienne.

La scène est fustigée comme blasphématoire à l’égard de la chrétienté, car elle a été exécutée par des drag-queens et Jésus a été incarné par une DJ.

Certaines des images de cette cérémonie inaugurale des JO 2024 ne pouvaient passer sur les écrans de certains pays, notamment dans le monde musulman.  Les scènes controversées ont été censurées au moins dans deux pays du Maghreb, l’Algérie et le Maroc. Des critiques ont aussi été émises dans d’autres pays étrangers et même en France.

L’Épiscopat français a dénoncé des scènes “outrageuses et provocatrices”. “Nous remercions les membres des autres confessions religieuses qui nous ont exprimé leur solidarité”, ont indiqué les évêques de France dans un communiqué, tout en disant penser “à tous les chrétiens de tous les continents qui ont été blessés par l’outrance et la provocation de certaines scènes”.

JO de Paris : des scènes controversées qui ne passent pas

La réaction la plus notable à l’étranger est venue de Russie où la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova a eu des propos très durs à l’encontre de l’organisation française de la cérémonie, évoquant un “échec massif”.

Sur sa chaîne Telegram, Zakharova a fustigé le fait que la torche olympique a été portée par “le rappeur toxicomane Snoop Dogg”, et la “parodie LGBT de la Cène”, où les apôtres ont été ”représentés par des travestis”.

Toujours en Russie, un pays exclu des JO de Paris à cause de la guerre en Ukraine, l’église orthodoxe a déploré un “suicide historique et culturel” à Paris, “l’une des capitales chrétiennes de la civilisation européenne”.

“J’assume tout”, a réagi sur X Patrick Boucheron, l’historien en charge de la cérémonie d’ouverture. “C’était une manière de faire le récit de notre diversité et d’affirmer crânement que c’est comme ça qu’on va vivre ensemble, a-t-il défendu.

Elon Musk juge « irrespectueux » un tableau où un artiste paraît nu

Le président Emmanuel Macron s’est réjoui de la cérémonie qui, selon lui, fera encore parler dans 100 ans. Macron a félicité Thomas Jolly, le metteur en scène du spectacle et tous les artistes pour “ce moment unique et magique”.

L’entrepreneur franco-algérien Rafik Smati fait aussi partie de ceux qui ont apprécié le spectacle, écrivant sur X qu’il aime la France, “un pays fier de ses racines qui se réinvente sans cesse, une nation créative, audacieuse et transgressive”.

“Nous verrons dans 10 ans si la transgression est devenue ouverture vers la liberté ou au contraire si 2024 aura été un point d’inflexion vers un retour obscurantiste, nostalgique, qui aura marqué la fin d’une époque de liberté”, a résumé pour sa part l’essayiste Jacques Attali.

Le milliardaire américain Elon Musk a réagi en jugeant un tableau prônant la paix où l’artiste  Philippe Katerine peint en bleu et qui paraît pratiquement nu, “extrêmement irrespectueux envers les chrétiens”. « Si tout le monde était d’accord, quel ennui sur cette terre », a réagi l’artiste sur BFMTV ce samedi 27 juillet.

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