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JO de Paris 2024 : Israël, un invité encombrant

JO de Paris 2024 : Israël, un invité encombrant

Israel par Наталья Добровольска / Adobe Stock
Israel

À moins de trois jours du début des JO de Paris 2024 (26 juillet – 11 août), la participation de la délégation israélienne à ces joutes sportives mondiales, ne finit pas de faire jaser.

La présence de cette délégation, forte de 90 personnes, dont le pays continue, dans l’impunité la plus totale, de bombarder sans interruption la bande de Gaza où plus de 39.000 palestiniens sont tués depuis octobre dernier, n’est pas du goût de certains politiques français, mais également d’ONG et même de certains États, comme l’Iran.

Un des rares partis politiques français à dénoncer les exactions de l’armée israélienne et à plaider la cause palestinienne, la « France insoumise », par la voix du député, Thomas Portes, a affirmé que les « sportifs israéliens ne sont pas les bienvenus aux jeux olympiques ». De quoi faire réagir le gouvernement français qui s’est empressé à assurer qu’ils sont plutôt les « bienvenus ».

Lundi, le Comité olympique palestinien avait, pour sa part, saisi le Comité international olympique (CIO) pour réclamer « l’exclusion immédiate d’Israël des Jeux olympiques » de Paris 2024.

Motif invoqué : la violation par Israël de la trêve olympique proclamée par le CIO en poursuivant ses bombardements sur la bande de Gaza faisant de nouvelles victimes civiles.

JO de Paris 2024 : Israël autorisé, la Russie exclue

« Le CIO et la FIFA ont par le passé agi de manière décisive contre des atteintes à la trêve olympique », a rappelé le Comité olympique palestinien dans la lettre adressée également au patron de la FIFA, Gianni Infantino en citant l’exemple de « la suspension des équipes russes par le Comité olympique international en réponse à l’invasion de l’Ukraine ».

Il y a lieu en effet de s’interroger sur ce deux poids deux mesures que l’Occident, dont la mainmise sur beaucoup d’instances mondiales est un secret de polichinelle, continue à appliquer.

Pourquoi les athlètes russes, au motif de la guerre en Ukraine, sont interdits de jeux pour la seconde fois en trois ans et pas Israël qui est coupable de crimes de guerre et de génocide, de l’avis des spécialistes du droit international ?

Visiblement embarrassé par cette sélectivité, cible de nombreuses critiques, le président du CIO, l’allemand Thomas Bach dont le pays entretient des relations singulières avec l’État hébreu pour d’évidentes considérations historiques, a tenté de justifier l’exclusion de la Russie non pas par le fait qu’elle mène une guerre en Ukraine, mais plutôt par le fait qu’elle ait intégré dans ses « instances sportives, des structures sportives des territoires qu’elle a annexés ».

Un « artifice », selon Pascal Boniface, directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) puisque Israël, observe-t-il, « fait participer dans son championnat national des équipes des colonies qui sont illégales sans être sanctionnées ».

Pascal Boniface pointe des considérations stratégiques 

Pour ce chercheur qui s’exprimait récemment sur son site, les raisons sont d’ordre « géopolitiques », en ce sens que la Russie est considérée comme « rivale » de l’Occident et Israël comme « ami ».

Pascal Boniface rappelle l’épisode de l’exclusion de l’Afrique du Sud du temps de l’Apartheid, une situation similaire à celle infligée aujourd’hui par l’État hébreu aux Palestiniens.

Et ce ne sont pas les assurances de Thomas Bach sur la participation des Palestiniens qui n’ont pas joui des mêmes conditions de préparation que les Israéliens qui vont camoufler le parti-pris flagrant des Occidentaux en faveur d’Israël malgré l’indignation internationale sur ses agissements et ses massacres à Gaza.

Reste maintenant à savoir quelle suite sera réservée à la requête du Comité olympique palestinien même si les chances de son aboutissement paraissent improbables.

Une chose demeure certaine : la présence de la délégation israélienne aux JO de Paris 2024 paraît encombrante. En témoigne, la mobilisation des GIGN, troupes d’élite de la gendarmerie française, pour assurer sa sécurité durant son séjour parisien.

Et le match amical prévu ce mercredi 24 juillet au Parc des Princes à Paris (20100, heure de Paris) entre Israël et le Mali met d’ores et déjà les services de sécurité français sur le qui-vive en raison de craintes d’éventuelles perturbations.

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