Après les olympiades de 2008 où les judokas algériens Amar Benikhlef (médaille d’argent) et Soraya Haddad (médaille de bronze), le judo algérien a piteusement flanché aux JO de Rio de Janeiro en 2016 ou les 5 judokas algériens sont revenus les mains vides. Une véritable débâcle.
L’édition 2020 (reportée d’une année à cause de la pandémie du covid) qu’accueille le Japon (du 23 juillet au 8 août), ne s’annonce pas sous de bons augures.
Avant de prendre l’avion vers la capitale japonaise, l’entraîneur national de judo, Amar Benikhlef a poussé un coup de gueule et a critiqué sévèrement les responsables, à tous les échelons, de l’ex ministre des Sports, aux responsables de la fédération de judo, à sa tête son président.
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Décrivant un climat « exécrable » très défavorable autant pour lui que pour ses athlètes, l’ancien vice-champion olympique a annoncé qu’il quittera son poste dès son retour de Tokyo.
« Je ressens un énorme soulagement à l’idée de raccrocher »
« Je vous jure que je ressens un énorme soulagement de penser que je vais raccrocher dès mon retour (de Tokyo) », a lancé Benyekhlef devant la presse, à l’aéroport d’Alger. Il se dit même impatient.
« Je n’ai rien trouvé, ni aide ni soutien. Que (des responsables) pour te briser et t’enfoncer. Et cela vaut pour la Fédération (de judo), que pour l’ancien ministre (Sid Ali Khaldi) ou encore le Comité olympique (COA) », a dénoncé Amar Benikhlef, qui déplore un climat malsain et peu propice à la concentration sur les objectifs.
« Je défie quiconque de dire si, un jour, j’ai pu faire du mal à quiconque d’entre eux », martèle l’EN de judo qui, à contrario, dit en avoir beaucoup subi. « Pourquoi cherche-t-on à me nuire ? Je ne comprends pas », poursuit celui qui a écumé les tatamis du monde pour représenter l’Algérie.
« Malheureusement, on ne veut pas qu’on reste », a lancé Benyekhlef qui dénonce les écueils et les bâtons dans les roues dressés sur son chemin. « Le Comité olympique algérien est aux abonnés absents et pas uniquement à l’occasion de ces JO », a asséné l’ancien champion d’Afrique qui s’en prend également aux responsables qui ne se montrent qu’à l’occasion des remises de médailles. « C’est l’arbre qui cache la forêt », dénonce-t-il.
« Ils se présentent avec leurs costumes, n’hésitent pas à abuser de leur ostentation et à vanter les efforts consentis », tance Benyekhlef.
L’ancien champion africain n’est pas à son premier coup de gueule. Au début de cette année, il avait déjà dénoncé la gabegie qui, selon lui, règne dans le secteur du sport. Il n’avait pas hésité à dévoiler son salaire d’entraîneur national : 4 millions de centimes mensuels (40.000 DA), soit moins du salaire moyen national, ou deux fois le SMIG (20.000 DA).
« Des gens sans niveau occupent des postes de responsabilité. Nous avons étudié pour rien », avait dénoncé Benyekhlef qui, en plus d’être vice-champion olympique, il a aussi un master II et s’apprêtait à faire un doctorat en sport.
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