La Franco-Algérienne Kaylia Nemour, étoile montante de la gymnastique mondiale et potentielle médaille d’or aux JO de Paris 2024, se retrouve, à quelques jours du lancement de la compétition, au cœur d’un conflit entre la Fédération française de gymnastique et son club.
La Fédération française voulait que la pépite représente la France. Mais celle-ci a décidé de jouer sous les couleurs du pays de son père, à savoir l’Algérie.
La jeune gymnaste de 17 ans évolue actuellement au sein du club d’Avoine-Beaumont. Et depuis trois ans, un conflit oppose les instances fédérales françaises au club et à ses entraîneurs emblématiques, Gina et Marc Chirilcenco, à cause notamment de Kaylia Nemour.
Malgré les pressions de la Fédération française, Kaylia représentera l’Algérie aux JO de Paris 2024
Malgré les trois procédures internes et administratives engagées à leur encontre par la Fédération française, le couple a été totalement blanchi, rapporte Le Parisien ce dimanche 7 juillet. Le rapport de l’enquête administrative effectuée par les agents de l’État pointe « une forme de harcèlement et d’acharnement » contre le club et ses dirigeants.
Après le blanchiment des entraîneurs emblématiques du club français où évolue Kaylia Nemour, le bras de fer engagé par la Fédération française de gymnastique pour contraindre la jeune gymnaste à représenter la France aux JO de Paris 2024 n’a abouti à rien de la sorte. C’est officiel, Kaylia Nemour disputera l’or pour l’Algérie et non pas pour la France. Une « humiliation » pour la Fédération française de gym, note Le Parisien.
L’affaire remonte à 2021, lorsque la jeune fille effectue une double opération aux genoux. C’est ainsi que le conflit s’est amplifié entre son club et la Fédération française. Le staff fédéral souhaitait que Kaylia, alors âgée de 15 ans, vienne effectuer sa rééducation à l’Insep (l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance).
Mais au moment de reprendre, quelques mois plus tard, la jeune gymnaste obtient le feu vert de son chirurgien, mais pas du médecin fédéral, qui, selon sa mère, « ne l’a pourtant jamais examinée ».
Ses parents avaient même lancé un appel au ministère des Sports, en vain. Mais malgré les ultimes tentatives de la Fédération française pour retarder l’échéance et bloquer la jeune fille, celle-ci décide de filer sous les couleurs du pays d’origine de son père. Elle a changé sa nationalité sportive et a opté pour l’Algérie en mai 2023.
« Quand je pense à Paris 2024, je me dis, c’est chez moi, mais pas tout à fait chez moi »
Ces derniers mois, la jeune fille franco-algérienne multiplie les succès. Elle est promise à une médaille d’or aux JO de Paris 2024, ce qui a rendu la situation encore plus compliquée. D’ailleurs, son entraîneur Marc Chirilcenco, écarté de l’encadrement fédéral français, s’est mis en disponibilité de son poste à la direction régionale des sports pour préparer les JO de Paris 2024.
Actuellement, la préparation de Kaylia s’effectue à Beaumont-en-Véron et elle est financée par le comité olympique algérien. « On est actuellement dans l’affûtage technique », précise l’entraîneur.
De son côté, Kaylia confie que « rien que de penser à cette médaille, j’ai envie de pleurer, ce serait tellement incroyable ». S’exprimant autour des JO de Paris 2024 et du conflit avec la Fédération française, elle ajoute : « Oui, je vais faire des Jeux à la maison, mais c’est partagé en moi. Quand je pense à Paris 2024, je me dis, c’est chez moi, mais pas tout à fait chez moi ».
Stéphanie Nemour, sa mère, met en avant un sentiment étrange quant à la situation de sa fille. « Elle s’entraîne en France et est soutenue à tous les niveaux par l’Algérie, le pays de ses grands-parents qu’elle n’a connus qu’à travers les photos, c’est étrange comme sentiment », dit-elle.
Cependant, elle affirme qu’elle répète constamment à sa fille « qu’elle ne doit regarder que son travail, que le pourquoi elle se lève tous les matins. Tout le reste est accessoire ».
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