C’est un geste mémorial exceptionnel. Lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, vendredi, 26 juillet, la délégation algérienne a jeté des fleurs dans la Seine en hommage aux victimes du massacre du 17 octobre 1961.
« Ce geste est un hommage aux martyrs du 17 octobre 1961 », a déclaré un membre de la délégation algérienne avant de prononcer à trois reprises : Tahia El Djazaïr (vive l’Algérie). La vidéo de cet hommage inédit a été publiée sur la page Facebook du Comité olympique et sportif algérien.
L’Algérie rend ainsi un hommage appuyé aux victimes de ce massacre qui reste l’un des épisodes les plus dramatiques de la longue lutte du peuple algérien pour arracher son indépendance.
Comme toutes les délégations sportives qui prennent part à ces jeux, la délégation algérienne a défilé dans un bateau qui a arpenté la Seine où s’est déroulée l’essentiel de la cérémonie d’ouverture du plus grand événement sportif de la planète. Au passage de la délégation algérienne, des athlètes ont jeté des fleurs dans le fleuve parisien.
JO de Paris 2024 : le geste fort de la délégation algérienne en hommage du massacre du 17 octobre 1961
Si la cérémonie d’ouverture des JO a été grandiose et inédite puisque c’est la première fois qu’elle s’est déroulée en pleine ville et non dans un stade, le geste des athlètes algériens est presque unique dans les annales des Jeux.
Un geste inattendu alors que de nombreuses voix en Algérie ont critiqué la tenue de la délégation algérienne en raison de la présence de la couleur bleue sur la tenue officielle des athlètes algériens aux JO de Paris 2024.
Les médias étrangers ont tous salué un geste symbolique et fort de la part de la délégation algérienne. La vidéo publiée sur la page X Cerfia a été vue plus de six millions de fois en moins de 24 heures.
Il y a près de 63 ans, des Algériens ont été exécutés, battus ou jetés dans le fleuve parisien par la police française. Sortis pour dénoncer le couvre-feu qui leur était imposé spécifiquement par la police, ils ont subi un massacre effroyable. La répression fut sanglante.
Le 18 mars, l’Assemblée nationale française a adopté un projet de loi, porté par la députée d’origine algérienne Sabrina Sebaihi, condamnant ce massacre. La députée qui a été réélue lors des législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet, veut aller plus loin en obtenant la reconnaissance par l’État français de ce massacre.
En octobre 2021, le président français Emmanuel Macron a déposé une gerbe au pont de Bezons, à Paris, en hommage aux victimes de cette tragédie.
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