Joe Biden a dépassé ce samedi 7 novembre le nombre de grands électeurs requis pour remporter l’élection présidentielle américaine de 2020. Le candidat démocrate sera donc élu en décembre prochain 46e président des États-Unis par le collège des grands électeurs et prêtera serment le 20 janvier 2021.
La Maison-Blanche ne lui est pas inconnue puisqu’il y a séjourné pendant huit ans en tant que vice-président sous Barack Obama (2009-2017) après deux échecs à l’investiture démocrate en 1988 et en 2008.
Joe Biden est né en novembre 1942 à Scranton, en Pennsylvanie. C’est cet État, avec ses 20 grands électeurs qu’il a remportés sur le fil ce samedi, qui lui permet de faire la différence.
Diplômé en histoire, en sciences politiques et en droit, il entame une carrière d’avocat en 1968 avant d’entrer dans la politique une année plus tard, en adhérant au parti démocrate.
Le nouveau président américain a connu dans sa vie plusieurs drames. En 1972, il survit à un accident de voiture dans lequel meurent sa femme et un de leurs enfants et duquel deux autres de leurs enfants sortent grièvement blessés.
Il élèvera seul ses deux fils rescapés jusqu’en 1977, année où il a rencontré sa femme actuelle, Jill Tracy Jacobs. L’aîné, Beau Biden, est mort d’un cancer en 2015. Le second, Hunter, est à l’origine du procès en destitution de Donald Trump suite à la révélation de pressions de ce dernier sur les autorités ukrainiennes pour déclencher une enquête sur le fils de Biden, membre du comité de direction d’une compagnie gazière locale. L’affaire avait failli coûter son poste au président républicain avant même la fin de son mandat.
Biden est élu sénateur pour le Delaware en 1972 et il le restera jusqu’à son élection comme vice-président dans le même ticket que Barack Obama. Et 1985, il devient président de la commission judiciaire du Sénat et donne son nom à plusieurs lois, dont celle sur les crimes violents ou celle contre la violence contre les femmes.
Il s’est fait plus connaitre par ses prises de position à partir de 1990 en tant que président du groupe démocrate au sein de la même institution, puis comme membre de la commission des affaires étrangères.
Deuxième président catholique, après Kennedy
Il a été le premier à demander la levée de l’embargo sur les armes pour les musulmans de Bosnie et à qualifier le président Yougoslave de l’époque, Slobodan Milosevic, de « criminel de guerre ».
Après les attentats de septembre 2001, il a voté pour la loi Patriot act de lutte contre le terrorisme et la résolution autorisant le président Bush à intervenir en Irak. Il fut aussi partisan de l’élimination de Saddam Hussein, mais dans le cadre d’une opération sous l’égide de l’ONU. Il était aussi partisan d’une partition de l’Irak entre Sunnites, Chiites et Kurdes.
Sa première tentative de briguer l’investiture démocrate pour la présidentielle date de 1988, mais il avait dû y renoncer après la révélation de son plagiat d’un discours d’un homme politique anglais.
En 2008, il se présente de nouveau et affronte Barack Obama. Bien qu’il ait remis en cause, en campagne, les capacités de jugement de ce dernier en politique étrangère, Obama le choisit tout de même comme colistier une fois investi.
Lorsque les événements du printemps arabe ont éclaté en 2010-2011, il était donc vice-président des États Unis. En 2015, on retient de ses positions le fait d’avoir accusé, la Turquie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis d’avoir financé les djihadistes en Syrie, avant de retirer ses propos. En 2016, il présente au Mexique des excuses au nom des États-Unis pour les propos jugés racistes du candidat Donald Trump.
Joe Biden fut colistier et vice-président de Barack Obama, premier président noir des États-Unis. Le 20 janvier prochain, il sera le deuxième président catholique de toute l’histoire de ce pays, après John Fitzgerald Kennedy (1960-1963).