Politique

Journalistes arrêtés à Oran et à Alger : « L’affaire ne mérite pas ce genre de garde à vue »

Ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Me Mustapha Bouchachi est l’avocat de Saïd Boudour, Khelaf Benhadda et les quatre autres personnes arrêtées dans le cadre de l’affaire liée la diffusion d’un article sur la saisie de cocaïne à Oran.

Les six personnes dont les journalistes arrêtés dans le cadre de l’affaire de diffusion d’un article concernant la saisie de cocaïne à Oran ont été relâchées. Êtes-vous satisfait ?

Les faits reprochés aux six personnes ne constituent pas un délit dans le droit algérien. Je suis soulagé qu’il n’y ait pas eu de mandat de dépôt. Ce qui m’attriste dans cette affaire est de laisser des gens passer quatre ou cinq jours dans un commissariat et aller jusqu’à Oran pour les ramener pour une affaire qui ne mérite même pas ce genre de garde à vue. Pour moi, les prévenus n’ont pas commis de délit. Je considère que c’est la liberté d’expression garantie par la Constitution.

L’affaire ne méritait pas ce genre de garde à vue ?

Ce n’était pas du flagrant délit. Ça ne nécessitait pas toute cette procédure de garde à vue pendant des jours. On pouvait les convoquer normalement.

Pourquoi sont-ils poursuivis ?

L’affaire est liée à la publication d’un article le 30 mai par le site Algérie Direct avec une photo du président, d’un conseiller et du chef d’état-major. Cet article concerne la saisie de 701 kilogrammes de cocaïne (à Oran). L’article en question parlait des 44 kilogrammes de cocaïne qui ont manqué. Mais il a rectifié en disant que cela pourrait s’agir d’une erreur.

Ils ont d’abord été accusés au début d’avoir publié d’éléments visant à porter atteinte à l’unité nationale avant que le juge d’instruction requalifie les faits ?

Non, il n’y a pas eu d’acte d’accusation dans ce sens. Le juge d’instruction n’a pas ajouté ou enlevé une accusation (par rapport à ce qui a été demandé par le procureur, NDLR).

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