Après une rupture de deux ans, les Journées nationales de musique classique sont de retour à Batna pour la quatrième édition avec la présence de plus de 200 participants. L’événement, qui se déroule jusqu’au 14 avril 2018, est organisé par l’Institut régional de musique de Batna (IRFMB) au niveau du théâtre régional et à la maison de la culture sous le slogan « Créativité et partage ».
« Cette année, nous avons pu avoir une subvention du ministère de la Culture, ce qui nous a permis de relancer la manifestation. Le public batnéen attendait avec impatience son retour. Nous avons invité les 14 instituts régionaux de musique que compte le pays pour présenter des concerts publics et pour participer aux master class et aux ateliers de formation », déclare à TSA Belkacem Chaib Setti, directeur de l’IRFM de Batna.
Le compositeur, musicien et musicologue algérien Salim Dada est chargé par les organisateurs d’assurer une formation aux étudiants sur la guitare et sur la composition. Le professeur et concertiste Abdelhakim Hamaz assurera un master class sur le saxophone et Ahmed Bouifrou sur le violon.
« Nous avons également prévu un atelier de lutherie qui sera animé par Abdelkader Tersane. Salim Dada est notre grand invité. À cet effet, nous allons interpréter certaines de ses compositions, dont une inédite, lors du concert de clôture qui sera animé, samedi 13 avril au soir, par un grand orchestre. Meliani Hanifi est également prévu à ce concert », précise Belkacem Chaib Setti.
Plus de 300 élèves assistent à un concert éducatif
Le chef d’orchestre et compositeur Rachid Saouli, disparu en septembre 2017, est à l’honneur à Batna surtout qu’il est natif de la région et qu’il a grandement contribué au lancement de cette manifestation musicale dans une ville qui manque beaucoup d’activités culturelles.
« Nous rendons cette année un hommage à Rachid Saouli en présence de sa famille. Nous allons notamment interpréter l’une de ses compositions lors de la cérémonie de clôture comme nous l’avons fait lors du concert d’ouverture », souligne le directeur de l’IRFM de Batna.
L’orchestre philharmonique Aur
Le concert d’ouverture a été animé par les étudiants des instituts régionaux de Batna, Constantine, Annaba et Biskra avec au programme de la musique traditionnelle chaouie et de la musique symphonique. « Au fait, chaque soir un institut présente un programme au public, comme celui de Bouira ce mardi soir ou d’Alger mercredi ou encore Oran et Laghouat pour jeudi en soirée », note Belkacem Chaib Setti.
Liszt, Handel, Mozart, Vivaldi et les autres
Mardi soir, l’Institut national supérieur de musique d’Alger (INSM) a présenté un programme varié, en présence de son directeur Abdelkader Bouazzara. Islam Meghiref à la guitare a repris un morceau de Salim Dada « Ya qalbi ».
« Ya qalbi a été composé en 2003 et joué et enregistré par un musicien américain à Los Angles en 2010 », indique Salim Dada qui vient de présenter à la Sorbonne, à Paris, une nouvelle composition inspirée d’un texte poétique d’Ibn Arabi. Le jeune Rabah Taklet de l’INSM a interprété, pour sa part, un Sma’a bayati de Brahim Elariane. Au piano, Amine Tanjaoui a ébloui le public en reprénant une pièce célèbre de Frantz Liszt, « Rêve d’amour », autant que Khalil Rouazmi au saxophone qui a joué « Carnaval de Venise » de Jules Demersseman.
Un petit ensemble de l’INSM a clôturé le récital par deux compositions inédites de Belkacem Benalioua (au qanoun) et de Youba Bessa (à la bass). Le concert de la deuxième soirée a été clôturé par une prestation des étudiants et professeurs de l’Institut de Bouira avec au programme Bach, Vivaldi, Handel, Mozart, Bernard et Schubert. Les participants aux Journées nationales de musique classique animeront deux concerts destinés aux enfants cancéreux et aux personnes âgées.