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JSK : la descente aux enfers

JSK : la descente aux enfers

Capture d'écran / Youtube

Elle était un modèle de gestion et un symbole de fierté pour toute la région de Kabylie, mais aussi de l’Algérie du temps où le pays, isolé, livrait seul la guerre au terrorisme. La JSK, club le plus titré d’Algérie dont la notoriété a dépassé les frontières, se déploie depuis quelques années dans une grave crise qui risque de l’enfoncer dans les ténèbres de la régression.

Depuis bientôt une décennie, elle flirte avec la relégation au grand dam de ses millions de fans qui n’arrivent pas à comprendre les raisons de la descente aux enfers et l’incapacité de leur club à sortir la tête de l’eau. Après la dix-huitième journée du championnat national, l’équipe n’a glané que 18 points sur les 54 possibles et se retrouve désormais premier relégable.

Incapable d’aligner une victoire depuis sept matchs, elle s’est fait de nouveau ramasser à la petite cuillère vendredi par le nouveau promu le Paradou AC. « Je suis heureux pour la victoire du PAC, mais mon cœur se déchire pour la JSK. Cette dernière n’inspire plus confiance. Je suis malheureux pour elle. Il faut réagir vite avant qu’il ne soit trop tard », déplore Omar Hamenad, ancien enfant du club, ancien portier de l’EN et de la JSK, aujourd’hui entraîneurs des gardiens au PAC.

Mais il n’est pas seul à déplorer cette situation : il y a quelques années, Djamel Menad observait à juste titre d’ailleurs que « l’équipe est devenue quelconque et ne fait plus peur ».

Livrée à une gestion approximative depuis quelques années, empêtrée dans une instabilité chronique avec des changements fréquents d’entraîneurs, une cinquantaine sous le règne de Hannachi, principal responsable de la régression, selon ses détracteurs, au centre d’appétits voraces et de calculs politiciens au service d’intérêts occultes et disposant d’un effectif limitée, la JSK se confond désormais avec des équipes de seconde zone.

Pourtant, lorsque l’indéboulonnable Mohand Chérif Hannachi qui a tenu les rênes du club de main de fer durant 23 ans a été destitué en août dernier, on pensait que la JSK allait enfin entamer son redressement.

Mais c’était compter sans les multiples interférences et les enjeux autant financiers que politiques au cœur desquels se trouve l’équipe. Après un petit intermède de l’ancien joueur Hamid Sadmi désigné à la tête du directoire, une autre équipe vient le remplacer après quelques semaines seulement. Celle-ci fait long feu, puisqu’un autre responsable est appelé, en l’occurrence Chérif Mellal, mais qui n’est toujours pas installé comme président.

Imbroglio de l’histoire : refus du conseil d’administration d’ouvrir le capital du club pour des raisons encore occultes. Conséquence : l’argent frais vient à manquer, incapacité d’attirer les grands joueurs, grogne en sourdine chez nombre de joueurs qui n’ont pas encore été payés, indiscipline dans le groupe.

Une situation quie risque d’aggraver les mauvais résultats et les agissements de certains cercles par pseudo-supporters interposés qui gravitent autour de l’équipe. « Je ne peux me taire devant ce qui se trame devant nous. Il y a un complot contre la JSK. Je ne cherche pas des échappatoires, mais il y a un complot », a réagi Chérif Mellal après la défaite contre le Paradou.

À qui fait-il allusion ? Mais l’accusation du « complot » remonte déjà au temps de Hannachi qui, protégé par des cercles au sein du pouvoir et une presse complaisante, a installé la JSK dans la crise qui, sauf sursaut d’orgueil de ses meilleurs enfants et ses amoureux, risque de connaître les abysses.

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