Des incendies d’une ampleur inédite ont ravagé les forêts d’Algérie l’été dernier, faisant de nombreux morts et détruisant des milliers d’hectares d’arbres.

La Kabylie a été la région la plus durement touchée par la catastrophe. Les images montrant le climat de désolation dans toute la Kabylie hantent encore les esprits. En plus des dizaines de personnes ayant péri dans les flammes, la faune et la flore ont subi d’importants dommages.

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Le couvert végétal a pris un sacré coup et des actions pour sa reconstitution se sont multipliées à l’initiative d’associations dévouées à la préservation de l’environnement.

Plus de six mois après ces incendies, la vie reprend son cours et la végétation a commencé à repousser pour couvrir à nouveau les belles collines et les montages de la région.

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Au début de ce mois de février, une opération de plantation à base de Caroubier a été initiée par l’association environnementale Tazamourth (Olivier) en collaboration avec le Parc national du Djurdjura (PND) et les associations Iguemane (pousses ou cépées), Thagourasth (ruche) de Bouira et l’association sportive d’Aghvalou (ASA).

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Début janvier, dans le cadre de la reconstitution du patrimoine forestier, au niveau du Parc national du Djurdjura, le secteur d’Ait Ouabane a effectué une opération de semis à la volée de 30 kg de graines du cèdre de l’Atlas, ainsi que de 2000 boules de graines de cette espèce noble et mascotte en Algérie.

L’opération s’est déroulée au niveau du massif forestier d’Ait Alloua. Toujours dans le cadre de la restauration du couvert végétal ravagé par les incendies de l’été dernier dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le PND a initié une action de distribution de plants au profit des villages Akaoudj et Aourir Ouzemmour, en collaboration avec l’association “Jeunesse volontaire citoyenne” et l’association “la Clé de l’espoir”.

De son côté, la toute jeune association “La voix de la nature” de Boghni a organisé en novembre dernier une journée de plantation de 250 arbres (eucalyptus, caroubier, casuarina) au niveau de la forêt “Draâ Mahou”, village Boumahni, dans la commune Ain Zaouia.

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Un groupe pharmaceutique privé a financé l’achat de plus de 1000 plants (entre arbres fruitiers et forestiers. En association avec le PND, « La voix de la nature » a procédé à la plantation du cèdre de l’Atlas, à une semée à la volée de 50 kg de graine de cèdre à Tizi Tumlilt, dans la région de Boghni.

Également impliquée dans le travail de reconstitution du tissu forestier endommagé par les feux, l’association Torba a annoncé qu’elle prend en charge les frais de taille sévère des oliviers, leur arrachage et transport.

« Les bénéficiaires sinistrés doivent impérativement soumettre une demande du nombre d’arbres à replanter, on ira visiter les lieux de réimplantation, et dans le cas où les conditions sont réunies selon un cahier des charges, des trous seront préparés à l’avance pour replanter directement les oliviers », a annoncé l’association sur sa page Facebook. Outre 300 arbres adultes, l’opération porte aussi sur la collecte de plus de 1000 jeunes plants adaptés au milieu local.

L’association Torba, en collaboration avec l’association « Voix de la nature » de Boghni et des agriculteurs des wilayas d’Alger, Tizi-Ouzou, Blida et Chlef, ont entrepris au début de cette année de transporter 300 oliviers âgés de dix ans vers les vergers endommagés par les incendies.

En guise de premier bilan dans le cadre de la réhabilitation des vergers incendiés, l’association Torba annonce qu’au terme de 4 mois de sensibilisation et de rencontres (d’août à décembre 2021) elle a pu constituer “un groupe d’acteurs des populations agricoles sur des zones incendiées afin de mieux se connaître et s’engager dans une démarche de réhabilitation et réaménagement des parcelles”.

Et d’aller vers de bonnes pratiques agricoles durables, respectueuses de l’environnement et en mesure de s’adapter au réchauffement climatique, a indiqué l’association Torba qui se projette sur l’avenir et les actions à mener.

« Après avoir travaillé surtout dans le domaine de la sensibilisation durant une saison (automne/hiver 2021), est venu le temps de mieux structurer nos actions et leur donner un objectif et une orientation plus professionnelle dans le domaine d’activité de production oléicole dans un premier temps, puis dans d’autres productions agricoles dans un souci de diversification des revenus et d’enrichissement de la biodiversité végétale et animale », lit-on sur le site de cette association.

Ainsi, les producteurs volontaires sont invités à intégrer un cycle de production vertueux, en signant un contrat de bonnes pratiques agroécologiques pour une production d’huile d’olive de qualité.

« S’adapter sérieusement au phénomène du réchauffement climatique »

L’occasion pour l’association de tirer la sonnette d’alarme et de lancer un appel à la vigilance quant aux dangers futurs qui guettent les massifs forestiers.

« Les incendies de forêt du mois d’août 2021 ont causé des pertes humaines et matérielles (…). Ces incendies exceptionnels ne feront que s’amplifier dans les années à venir. Aussi, il faudra s’adapter sérieusement au phénomène du réchauffement climatique. Les agriculteurs, les villageois et les citoyens doivent se préparer aux épisodes de sécheresse qui menacent notre région méditerranéenne », prévient l’association Torba.

Le militant écologiste Lounès Meziani, guide forestier et grand ami de la nature, ne cesse d’œuvrer à la sensibilisation pour la préservation de l’environnement.

« Mes amis, c’est juste un rappel, pour tous nos concitoyens, qu’il est très facile de brûler des forêts de plusieurs centaines d’années (…) Mais c’est difficile si ce n’est impossible de créer ces montagnes et forêts quelles que soient nos capacités et nos moyens. Nous sommes juste des humains inconscients, qui détruisons ce qu’il y a de plus beau dans nos vies, la NATURE qui nous fait vivre physiquement et moralement! Agissez, avant que cela ne soit trop tard… », a-t-il lancé sur son compte Facebook.