Le militant Kamel Eddine Fekhar est décédé ce matin à l’hôpital Frantz Fanon de Blida où il a été transféré, a annoncé son avocat Me Salah Dabouze dans une vidéo qu’il a publié sur son compte Facebook.
« Je viens de recevoir une triste nouvelle, Kamel Eddine Fekhar est décédé ce matin à l’hôpital Frantz Fanon de Blida », a indiqué l’avocat très ému, retenant difficilement ses larmes.
Arrêté fin mars dernier, près de son lieu de travail à Ghardaia, Kamel Eddine Fekhar a depuis entamé une grève de la faim pour dénoncer son incarcération. Ces derniers jours, l’avocat Salah Dabouze avait alerté, s’appuyant sur les témoignages de la femme à Fekhar, sur la détérioration de son état de santé.
Aujourd’hui, il accuse les autorités. « Je dénonce cet acharnement et cette mort programmée prévus par les autorités judiciaires de Ghardaia. Kamel Eddine a été mis en détention pour un dossier vide décidé par le procureur général de Ghardaia, exécuté par le juge d’instruction de la première chambre sous la pression du procureur de la république et du procureur général », s’est-il emporté.
L’avocat accuse également le wali : « Le wali de Ghardaia a toujours stigmatisé les militants des droits de l’homme ; ils les a condamnés, avant que la justice n’examine leur dossier ». Salah Dabouze rappelle avoir tiré la sonnette d’alarme et qu’il n’a pas été écouté. « J’ai tiré la sonnette d’alarme depuis trois semaines pour dire que Fekhar et Aouf Hadj Brahim étaient détenus dans des conditions inhumaines dans le pavillon carcéral de Ghardaia. Rien n’a été fait. J’ai déposé pour le compte de Me Zahi une demande de mise en liberté pour Aouf et Kamel, le juge d’instruction l’a refusé en un temps record », a-t-il dénoncé.
« J’accuse toutes les autorités judiciaires et administratives qui ont traité ce dossier. J’appelle les autorités centrales et onusiennes à examiner le dossier. Il n’y a que le dossier qui peut nous dire si Fekhar a commis des actes graves. Il n’a rien fait, il n’a fait qu’une interview sur ma page », a-t-il ajouté.