Avant d’affronter le Paris-Saint-Germain en 8e de finale aller de la Ligue des Champions mercredi prochain, Karim Benzema aurait pu se rassurer.

Mais l’attaquant du Real Madrid n’a pas su saisir l’occasion, comme il n’a pas su transformer en but, samedi soir face à la Real Sociedad, le centre millimétré que lui a délivré dans les arrêts de jeu de la rencontre Gareth Bale.

La large victoire des Madrilènes (5-2) dans leur jardin de Bernabeau, marquée par un triplé de Cristiano Ronaldo, a donc été quelque peu entachée par les nouveaux ratés de l’attaquant français d’origine algérienne.

Pire encore, avec son dernier immanquable, l’avant-centre s’est une nouvelle fois attiré la bronca de ses supporters, si bien que CR7 lui-même est venu au soutien de son coéquipier en demandant aux socios de cesser leurs sifflets.

Conspué, Benzema l’avait déjà été le 21 janvier dernier. De retour de blessure face au Deportivo La Corogne, Santiago Bernabeau avait copieusement sifflé son N.9 malgré la victoire de son équipe, déjà remportée sur un score-fleuve (7-1).

 « Les temps sont difficiles. Mais depuis son plus jeune âge, il montre qu’il est très fort mentalement. Il évolue dans le club de ses rêves depuis neuf ans et il est injuste qu’il ait été sifflé alors que le Real menait au score et qu’il revenait d’une blessure après un mois d’absence », déclarait au journal L’Équipe son agent Karim Djaziri, prenant la défense de son joueur.

Mais près d’un mois plus tard, le Franco-Algérien n’a toujours pas retrouvé le chemin des filets. En termes de statistiques, sa saison est, pour l’heure, presque aussi blanche que son maillot : auteur de deux petits buts en championnat, sa dernière réalisation en Liga remonte au 25 novembre 2017. Il avait inscrit le premier des trois buts du Real Madrid face à Malaga (3-2).

Et c’est bien là tout le mal du problème. Un avant-centre qui ne marque pas, est un avant-centre qui ne plaît pas, d’autant plus au Real, où la pression est intense.

Il y a quelques jours, Bodo Illgner, l’ex-portier allemand de la Casa Blanca, regrettait dans As que le Real n’ait pas recruté cet hiver un attaquant pour « mettre la pression à Benzema ».

Vendredi dernier, c’était autour de l’ancien buteur tricolore Jean-Pierre Papin d’égratigner l’attaquant dans ce même quotidien : « Le Real Madrid devrait recruter un nouveau numéro neuf. Avant Benzema marquait des buts. Maintenant, plus rien ne rentre. Il ne se montre même plus dangereux, c’est ça qui est bizarre. »

Zinédine Zidane, qui a toujours soutenu son attaquant, n’a pas dérogé à sa ligne de conduite en conférence de presse, à l’issue du succès de son équipe : « Je ne sais pas pourquoi il y a ces sifflets. Les gens viennent au stade et peuvent faire ce qu’ils veulent. Ce que je dis, c’est que Karim s’est procuré des occasions et n’a pas marqué, mais le plus important est de penser qu’un jour il marquera et va connaître une nouvelle série. »

La loi des séries, justement, pourrait tourner en sa faveur si Karim Benzema parvient à marquer chez lui, à Bernabeau, face au PSG. Un bonheur qu’il n’a toujours pas connu en 2018.

Même si cela ne suffirait pas totalement à effacer le discrédit que les supporters lui portent, une belle performance gratifiée d’au moins un but pourrait le faire renouer avec la confiance, élément essentiel à tout joueur de foot, encore plus lorsque l’on est attaquant. Ce 14 février sera peut-être la date du déclic pour celui qui, en 2016, était entré dans le top 10 des meilleurs buteurs du Real Madrid.