Karim Tabou s’en a vivement critiqué, ce jeudi 21 mars, le vice-premier ministre Ramtane Lamamra, accusé de s’être lancé dans la quête de soutiens étrangers pour une affaire interne au pays.
« Le pouvoir nous a toujours accusé d’être la main de l’étranger, mais la plus grande main de l’étranger c’est le système, et sa démarche actuelle ne fait que le confirmer », a affirmé M. Tabbou lors d’une conférence-débat sous le thème « Impasse politique: quelles perspectives pour le pays ? » à l’auditorium de l’université de Tizi Ouzou.
Selon lui, cela n’a rien de nouveau tant « le ce système a l’habitude de céder sur tout à l’extérieur pour garder la main basse sur l’intérieur ». « Il est connu dans les relations internationales que soit tu es un pays respectable, tu as un peuple structuré, tu es un régime démocratique et tu as la légitimité populaire et les puissances étrangères travaillent et négocient avec toi, soit tu es un régime finissant, constitué de gens en déphasage avec l’histoire et tu n’as aucune légitimité comme le nôtre, ils vont t’utiliser », a-t-il martelé.
Abordant la transition à venir, Karim Tabbou a commencé par évacuer toute possibilité de dialogue avec le gouvernement Bedoui. « Je ne participerai ni au gouvernement Bedoui ni à la conférence nationale qui n’est autre qu’une opération de ruse à travers laquelle ils espèrent pouvoir se maintenir. Je leur demande plutôt de dégager », a-t-il déclaré sous un tonnerre d’applaudissements de la salle. « Nous n’allons ni vous permettre de ruser avec notre avenir, ni vous laisser faire la contre révolution » a-t-il ajouté avant d’accuser Lamamra de s’être rendu en Russie pour négocier avec des boites de communication russes afin de mettre à sa disposition des hackers pour, dit-il, « tenter de casser la révolution ».
Pour Karim Tabbou, le mouvement populaire qui se mobilise depuis le 22 février dernier pour réclamer le changement radical du système, « est une véritable révolution qui va instaurer la République du public car jusque-là nous étions dans une république sans public ».
« Nous sommes dans le processus inverse de la géologie, nous sommes en train de connaître les répliques avant le séisme du grand départ du système », a-t-il ajouter avant d’appeler au maintien de cette « formidable mobilisation qui a acté la fondation de la République, qui a démontré la capacité du peuple à exercer son droit de contrôle, qui est en train de défier l’histoire et qui vient d’acter l’unité nationale, qui a rétabli l’honneur national, et qui a définitivement brisé le mur de la peur pour mettre l’Algérie sur un processus historique ».
« Il suffit de ramasser tous les slogans portés dans la rue pour écrire la nouvelle constitution de l’Algérie », a-t-il ajouté.