La polémique se poursuit en France sur les « Allah Akbar » scandés lors d’une marche organisée jeudi soir à Paris en solidarité avec la Palestine.
De chauds débats ont lieu depuis vendredi sur les plateaux télé. De nombreux acteurs politiques et médiatiques ont crié à « l’apologie du terrorisme » puisque, rappelle-t-ils, les auteurs d’attentats terroristes en France ces dernières années prononcent systématiquement cette expression avant de passer à l’acte.
Les amalgames ont en fait commencé dès le déclenchement de l’attaque du Hamas palestinien contre Israël le 7 octobre, suivie d’une vengeance aveugle de l’armée israélienne sur la population civile de la bande de Gaza.
Toute expression de solidarité avec la Palestine est assimilée par certains en France à un « soutien au terrorisme ».
Même cette marche de jeudi soir a failli ne pas avoir lieu à cause du gouvernement qui a interdit les manifestations pro-palestiniennes, une décision toutefois rejetée par le Conseil d’État.
Des personnalités publiques ont été accusées d’antisémitisme et de soutien au terrorisme pour avoir tenu à dénoncer également ce qui se passe à Gaza.
Par exemple, le footballeur Karim Benzema a été accusé par le ministre de l’intérieur d’être lié aux Frères musulmans, déclenchant l’une des plus vives polémiques que connaît la France en lien avec les événements de Palestine.
L’ancien député européen Karim Zeribi est lui aussi pris à partie à cause de sa position. Après un passage sur le plateau de Touche pas à mon poste (TPMP, sur C8), l’homme politique a révélé qu’il a reçu des insultes et des menaces de mort.
Polémique sur Allah Akbar en France : l’avis tranché de Karim Zeribi
Pas de quoi le décourager cependant. En pleine polémique sur l’expression Allah Akbar, Karim Zéribi est revenu sur un plateau de télévision, celui de CNews cette fois, pour exprimer un avis tranché sur la question.
« Je regrette que Allah Akbar qui veut dire Dieu est grand soit associé automatiquement à un maître mot des islamistes et des terroristes », dit d’emblée Karim Zéribi, ajoutant que pour le milliard et demi de musulmans sur la planète, cette expression « c’est quelque chose d’important dans leur for intérieur ».
Face à ses contradicteurs sur le plateau, Karim Zeribi refuse cette logique qui veut que « parce que les terroristes sont épris de Dieu est grand (…) les musulmans ne pourraient plus utiliser Dieu est grand ».
« C’est une invocation sacrée pour l’immense majorité de non violents et de pacifiques qui sont peut-être pro-palestiniens pour la majorité d’entre eux mais pas antisémites de manière automatique », ajoute-t-il, estimant qu’il est « grave de faire le lien automatique » entre soutien à la Palestine et antisémitisme.
« Ils nous ont touché au cœur tous, musulmans y compris », poursuit-il, à propos des terroristes, rappelant qu’il y a eu des français de confession musulmane parmi les victimes de l’attentat du Bataclan et que les premières victimes du terrorisme dans le monde sont les musulmans. « Donc, Dieu est grand ce n’est pas réservé aux terroristes », conclut-il.
Karim Zéribi a condamné aussi les propos du ministre Darmanin sur Karim Benzema. « L’accusation du ministre de l’Intérieur est très grave à cause d’un tweet en faveur du peuple palestinien. Est-ce que cela peut faire de quelqu’un un militant des Frères musulmans ? C’est très grave », a-t-il dit.