La présidente du Congrès mondial amazigh (CMA) Karima Nait Sid et l’activiste Slimane Bouhafs, qui était réfugié en Tunisie, ont été placés ce mercredi sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed à Alger, a indiqué le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Karima Nait Sid a été arrêtée le 24 août à Draa Ben Khedda dans la wilaya de Tizi Ouzou, avant d’être transférée à Alger. Selon le CNLD, 8 chefs d’inculpation ont été retenus pour la présidente du CMA.
L’activiste Slimane Bouhafs a été arrêté le 25 août en Tunisie où il avait obtenu le statut de réfugié, avant d’être transféré en Algérie. Six chefs d’inculpation ont été retenus contre lui, selon le CNLD qui ne détaille pas la nature des poursuites dont font l’objet la présidente du CMA et l’activiste.
En 2016, Slimane Bouhafs a été condamné à trois ans de prison ferme par la Cour de sétif pour « atteinte à l’islam et au prophète », suite à des publications sur Facebook. Il a bénéficié d’une remise de peine de 16 mois en 2017 dans le cadre de la grâce présidentielle du 5 juillet.
Son extradition en Algérie a suscité la réaction d’une quarantaine d’associations de la société civile en Tunisie qui ont exprimé mardi leur « indignation » devant « le dangereux précédent créé par l’Etat tunisien en remettant un réfugié bénéficiant de la protection internationale aux autorités de son pays qui le poursuivent pour ses prises de position politiques ».
Slimane Bouhafs s’était exilé en Tunisie en septembre 2018 où le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies lui avait accordé le statut de réfugié.