Née et formée en France, la gymnaste Kaylia Nemour, qui a opté pour les couleurs de l’Algérie, le pays d’origine de son père Djamel, en mai 2023, poursuit sa moisson des médailles d’or.
Depuis, elle collectionne les médailles au plus haut niveau mondial, avec une promesse d’au moins une médaille d’or olympique dès l’été prochain à Paris. Pour le journaliste algérien de BeIN Sports, Hafid Derradji, Kaylia Nemour « pond de l’or » et « l’Algérie gagnerait à la protéger ».
Hafid Derradji a consacré sa chronique sur le site Al Djazaïr Al An (l’Algérie maintenant) à la championne algérienne après avoir suivi, à Doha (Qatar), ses nouvelles performances en Coupe du monde de gymnastique, vendredi et samedi derniers.
Kaylia Nemour a raflé deux autres médailles d’or après celles de Bakou (Azerbaïdjan) et de Cottbus (Allemagne) en mars. Outre ces médailles en Coupe du monde, la jeune fille de 17 ans avait précédemment offert à l’Algérie un titre aux championnats d’Afrique en Afrique du Sud pour ses débuts sous les couleurs de son pays d’origine.
« Elle pond de l’or », écrit le célèbre commentateur sportif. Derradji a rappelé l’histoire de la jeune gymnaste franco-algérienne que tout le monde ne connait maintenant que trop bien. Sa blessure à 14 ans, le refus des médecins de la Fédération française de l’autoriser à s’entraîner, son combat pour pouvoir se relancer sous les couleurs de l’Algérie et tout ce que la Fédération algérienne de gymnastique a fait pour lui permettre de retrouver son niveau.
Hafid Derradji : « Kaylia Nemour pond de l’or, il faut la préserver »
Aujourd’hui, elle « pond de l’or pour son pays d’origine qui l’accompagne vers le podium olympique à Paris sous le regard d’un pays qui l’a laissée tomber dans son épreuve », résume Hafid Derradji qui trouve cette histoire « inspirante » et pleine de « leçons ».
Ce cas de Kaylia Nemour « nous impose de l’accompagner et de la protéger d’abord du proche avant l’étranger, et d’accompagner la Fédération algérienne de gymnastique afin d’attirer davantage de talents tant en Algérie qu’à l’étranger », conseille le journaliste sportif, convaincu que la jeune gymnaste contribuera à populariser ce sport en Algérie.
Hafid Derradji estime qu’il est temps de s’intéresser aux athlètes des sports individuels, d’autant plus que leur prise en charge n’est pas très coûteuse, dans un pays où le football prend la part du lion des financements destinés à la pratique sportive.
Le journaliste pourtant spécialisé en football fait alors un véritable plaidoyer en faveur de toutes ces disciplines marginalisées, « y compris dans les médias sportifs », au profit du seul football.
Tout en concédant que le football est le sport le plus populaire au monde et que l’Algérie doit, à l’instar des autres pays, lui accorder l’intérêt qu’il mérite, Hafid Derradji estime que l’élite des disciplines individuelles a besoin d’une organisation spécifique « qui va au-delà des staffs techniques, administratifs et médicaux pour devenir l’affaire des institutions de l’État ».
Ces disciplines ne sont peut-être pas génératrices de richesse matérielle, mais elles remontent le moral et contribuent au rayonnement du pays, « comme est en train de le faire Kaylia Nemour », conclut Derradji.
